Acrobate et danseur, dandy longiligne et imprudent Marc Oosterhoff n’est jamais loin de l’accident poétique. Les Promesses de l’incertitude est un heureux solo de cirque pour toutes et tous, dans lequel rien ne se passe comme prévu.
Acrobate et danseur, dandy longiligne et imprudent Marc Oosterhoff n’est jamais loin de l’accident poétique. Les Promesses de l’incertitude est un heureux solo de cirque pour toutes et tous, dans lequel rien ne se passe comme prévu.
Lorsque Marc Oosterhoff s’empare d’une planche, d’un couteau, d’une banane ou d’un poids sur poulie, quelque chose fait dire que cela va finir drôlement en cascade périlleuse ou passe-passe invraisemblable… L’art de cet acteur, formé au mouvement à l’Académie de théâtre Dimitri, aux arts martiaux en Chine et à la danse à La Manufacture, tient dans sa grande maîtrise de l’improbable. Ce solo, il l’a conçu en travaillant sur une part discrète mais grisante du cirque et du burlesque : les délices de l’attente et du suspens, juste avant que l’artiste n’exécute son numéro. La comédie, le slapstick, le clown, c’est cela aussi, ce moment où chacun et chacune a compris ce que l’artiste allait tenter, les risques qu’il allait prendre, l’enchaînement qui allait s’en suivre et s’en réjouit d’avance.
Dans un univers monochromatique, Marc Oosterhoff campe un clown attachant, dégingandé et maladroit, acrobate à ses heures et presque à ses dépens. Accompagné, encouragé et parfois devancé par la musique originale jouée en live de Raphael Raccuia, il met en place ses numéros périlleux ou grotesques avec un regard pas tout à fait assuré… et en effet, ça ne se passe pas comme attendu. Mais la balançoire cassée se fait tremplin, le carton écrasé ballon, la banane jonglerie. Ainsi Marc Oosterhoff déplace l’idée de réussite dans le cirque, qui n’est plus dans la perfection mais dans l’alliance avec des possibles insoupçonnés ; et il entre avec tendresse et loufoquerie dans un monde où l’incertain est la promesse du vivant.
Vendredi, décembre 17, 2021 - 7:00pm | ven 17.12 | 19h00 |
Saison 21/22
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Samedi, décembre 18, 2021 - 5:00pm | sam 18.12 | 17h00 |
Saison 21/22
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Dimanche, décembre 19, 2021 - 4:00pm | dim 19.12 | 16h00 |
Saison 21/22
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Mardi, décembre 21, 2021 - 10:30am | mar 21.12 | 10h30 |
Saison 21/22
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Mardi, décembre 21, 2021 - 7:00pm | 19h00 |
Saison 21/22
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Mercredi, décembre 22, 2021 - 10:30am | mer 22.12 | 10h30 |
Saison 21/22
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Mercredi, décembre 22, 2021 - 7:00pm | 19h00 |
Saison 21/22
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Jeudi, décembre 23, 2021 - 10:30am | jeu 23.12 | 10h30 |
Saison 21/22
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Jeudi, décembre 23, 2021 - 7:00pm | 19h00 |
Saison 21/22
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CODE SMS
LESP
de CHF. 8.- à 45.-
par exemple: Moins de 16 ans CHF. 8.-, Etudiant·e·x·s: dès CHF. 12.- ou CHF. 0.- avec le Passculture
Metteur en scène, chorégraphe et artiste
Après des études en théâtre de mouvement à l’Accademia Teatro Dimitri, Marc Oosterhoff part en Chine étudier les arts martiaux, puis poursuit sa pratique du parkour (art du déplacement consistant à franchir des obstacles urbains par des mouvements rapides et agiles), et de l’acrobatie de cirque. En 2014 il entre à La Manufacture et fait partie de la première volée d’étudiant·e·s du Bachelor en Danse Contemporaine. En 2016 il propose aux Quarts d’Heure de Sévelin son premier solo basé sur le risque physique Take Care of Yourself, qui est sélectionné pour la tournée Tanzfactor 2018 puis - suite à un prix au BE FESTIVAL - pour deux tournées en Espagne et au Royaume-Uni. Depuis la pièce continue à être programmée dans le monde entier. En 2020, lors de sa présence au festival MOMIX en France, il remporte grâce à cette pièce le Prix du Jury Junior ainsi qu’une Mention spéciale du Jury professionel pour l’ensemble de son travail.
En 2021, il a créé Lab Rats, un duo intimiste en complicité avec Owen Winship, performeur-circassien nord-américain installé en Suisse. Cette année il a aussi amené Take Care of Yourself au festival d’Avignon grâce au soutien de la Sélection Suisse en Avignon.
Création 2019
Mise en scène, chorégraphie et interprétation
Marc Oosterhoff
Musique et interprétation
Raphael Raccuia
Création lumière
Joana Oliveira
Dramaturgie et regard extérieur
Pauline Castelli
Regard extérieur tournée
Latifeh Hadji
Scénographie
Léo Piccirelli
Administration
Mariana Nunes
Diffusion
Lise Leclerc
Tutu production
Production
Cie Moost
Coproduction
L’Echandole - L’Abri - Le Castrum
Avec le soutien de
État de Vaud - Ville d’Yverdon-les-Bains - Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture - Fondation suisse des artistes interprètes SIS
Rencontre avec l'équipe artistique
Mardi 21.12
à l'issue de la représentation de 19h
J’ai toujours été intéressé par la relation entre le spectateur, ses attentes et les actions qui se déroulent sur scène.
« Il n’y a pas de repos dans l’équilibre, le repos est dans la chute »
Johann le Guillerm
J’ai toujours été intéressé par la relation entre le spectateur, ses attentes et les actions qui se déroulent sur scène. Ma recherche s’articule autour de dispositifs capables d’associer de manière frontale ces éléments en créant entre eux une tension constante.
Dans ma première pièce, Take Care of Yourself, c’est à travers le prisme du risque physique et du hasard que ce lien se créait. Plus tard avec Palette(s) – co-créé avec Cédric Gagneur –, cette recherche a pris la forme d’équilibres précaires. Avec Les Promesses de l’incertitude je désire explorer l’essence même de cette attention (du latin attentio, « tension de l’esprit vers quelque chose ») que porte le public à la scène.
Je ne cherche pas le repos de l’observateur. Je cherche à lui faire vivre l’incertitude de l’issue de mes promesses. Tant qu’elles sont irrésolues, il est libre d’imaginer tous les possibles (« Everything you can think of is true » chante Tom Waits). Je vois les promesses comme des combats entre plusieurs forces. Un équilibriste promet qu’il ne tombera pas alors que la gravité le pousse invariablement à la chute. Ces deux forces luttent sans répit. Et quand un combat a lieu sous nos yeux, il est difficile de les détourner.
Les objets qui nous entourent sont définis par leur fonction (c’est elle que nous percevons à leur contact et non l’objet en soi). Chacune de ces fonctions porte en elle une promesse : une allumette attend d’être craquée, un café d’être bu, un poids de tomber. La pièce se base donc sur des actions concrètes qui existent même si elles n’ont pas lieu.
Les Promesses de l’incertitude fait le pari que la tension précédant l’action est plus intéressante que l’action elle-même en ce qu’elle contient toutes ses potentialités. Le cirque traditionnel utilise beaucoup cette notion : un lanceur de couteaux promet qu’il atteindra sa cible avec précision, un dompteur de lion qu’il ne sera pas mangé, ou encore un funambule nous promet qu’il ne tombera pas. Le travail de recherche consiste à extraire le dénominateur commun de ces situations. Puiser dans le cœur de la tradition du cirque pour en transformer radicalement la forme. Repenser la fatalité de leur issue, oser l’incertain, prendre en main notre destin.
Et la danse dans tout ça ? La danse est ici le contrepoint des promesses. La danse n’est qu’incertitudes, ruptures. Bien que ma pratique de la danse improvisée se base sur des outils précis et reproductibles, la danse garde toujours une part d’immaîtrisable, d’immatériel. C’est la danse qui défie ou poétise les promesses, c’est la danse qui trace en instantané son propre destin, insaisissable.
-Marc Oosterhoff