Un conte pour enfants, une petite fable savoureuse, à entrées multiples, que Guillaume Béguin adapte au théâtre de manière colorée, physique.
Un conte pour enfants, une petite fable savoureuse, à entrées multiples, que Guillaume Béguin adapte au théâtre de manière colorée, physique.
Le Manuscrit des chiens III, c’est l’histoire de Haktor, vieux cabot du capitaine Phosphore. La vie coule paisiblement, faite d’habitudes et de petites dérogations aux habitudes, jusqu’au moment où le capitaine décide d’acheter une jeune chienne pour fonder un élevage, cesser le transport maritime et d’une certaine manière prendre sa retraite. Déboule Loliletta : Haktor se sent remplacé, dépérit et Phosphore finit par renoncer à son projet. Un conte pour enfants, une petite fable savoureuse, à entrées multiples, que Guillaume Béguin adapte au théâtre de manière colorée, physique. Il déroule sur le plateau un récit fait de répétitions et d’insistances, de silences et de gags visuels, resserrant sur quelques mètres carrés d’un décor de bric et de broc la vie quotidienne de cet équipage. Tour de force : il invite dans son histoire autant les enfants que les adultes. Comment vieillir tout en évoluant, comment rester fidèle sans cesser de bouger, comment se réinventer sans cesse ? Où l’on pourrait voir un questionnement sur certains immobilismes de la Suisse, ou sur l’affrontement des générations.
Guillaume Béguin poursuit l’exploration de l’imaginaire du grand artiste norvégien, Jon Fosse. Romancier, essayiste, poète, auteur de textes pour enfants, ainsi que traducteur, Fosse est un dramaturge de premier plan, largement traduit et joué dans toute l’Europe. Son écriture très singulière emporte le lecteur ou le spectateur dans de grandes fresques le plus souvent abstraites et puissantes. Elle expose des personnages généralement peu décrits, emblématiques d’une situation humaine à un moment de la vie, et retenus dans de longues attentes ou dans de perpétuelles errances. La matière Jon Fosse, simple, épurée, dénuée de ponctuation, appelle des gestes de mise en scène très travaillés, ce que Guillaume Béguin a déjà produit pour Matin et soir, ainsi que pour Je suis le vent. Son approche esthétique se fait ici plus illustrative, pour toucher au coeur du conte.
Joué au Théâtre de Vidy du 28 avril au 10 mai 2015
Saison 14/15
Durée: 1h15
Création: 2014
Production: Compagnie de nuit comme de jour, Compagnie du Gaz
Le metteur en scène et comédien lausannois Guillaume Béguin associe un intérêt pour les écritures contemporaines à l’exigence d’un théâtre de recherche. Ses dernières créations s’intéressent spécifiquement aux fonctions de l’imagination et de la fiction dans la fabrique de l’humain et aux échanges perméables entre environnement et fabrique de l’identité. Né en 1975, il sort diplômé du Conservatoire de Lausanne en 1999 et fonde en 2006 la Compagnie de nuit comme de jour après de nombreuses expériences comme comédien. Il porte alors à la scène des textes dramatiques contemporains comme des romans ou crée des spectacles à partir de recherches collectives. Il enseigne dans différentes écoles supérieures de théâtre et co-anime *La FC*, une association professionnelle pour la recherche et le partage des savoirs dans les arts de la scène. À Vidy il présente le diptyque Le Baiser et la morsure et Le Théâtre sauvage en 2015. Il y présente également Le Manuscrit des chiens III, Villa Dolorosa de Rebekka Kricheldorf en 2016, crée Où en est la nuit ? en 2017 et Titre à jamais provisoire en 2018.
Mise en scène :
Guillaume Béguin
Traduction :
Terje Sinding
Collaboration artistique :
Françoise Boillat
Scénographie :
Sylvie Kleiber
Léa Glauser
Costumes :
Julien Choffat
Lumière :
Matthias Mermod
Musique :
Stéphane Vecchione
Assistanat à la mise en scène :
Isabelle Vesseron
Avec :
Françoise Boillat
Jean-Louis Johannides
Johanne Kneubühler
Laurence Maître
Production déléguée :
Compagnie de nuit comme de jour; Compagnie du Gaz
Diffusion :
Delphine Prouteau
Coproduction :
Compagnie du Gaz; TPR – Centre neuchâtelois des arts vivants; Compagnie de nuit comme de jour
Avec le soutien de :
Loterie Romande; Canton de Neuchâtel; Ville de La Chaux-de-Fonds; Pour-cent culturel Migros; BCN – Fondation culturelle Corodis; Fondation Ernst Göhner
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté