Aller au contenu principal
  • Accueil
  • Au programme
    • Saison 20/21
      • Autour des spectacles
    • Afficher le calendrier
  • Publics
    • Kids, ados & familles
    • Jeunes et étudiant·e·s
    • Enseignant·e·s
    • Publics en situation de handicap
    • Multilingual audience
    • Presse
  • Abonnement Général Vidy
  • Vidy + Médiation
    • Vidygital
    • Vidy + Podcasts
    • Vidy + Autour des spectacles
    • Vidy + Projets partagés
    • Vidy + École
    • Vidy + Formation
  • Vidy production
    • Productions et tournées
    • Coproductions
    • Parcours Commun
  • Le Théâtre
    • Projet et histoire
    • L'équipe
    • Conseil de fondation, soutiens et partenaires
    • Travaux de rénovation
    • Le pavillon en bois
    • La Baraka
    • La Librairie
    • Les salles et l'atelier
    • Emplois et stages
    • Vidy dans les médias
    • Archives
  • Partenaires
    • Projets partenaires
    • Cercle des mécènes
    • Ami·e·s du théâtre
    • Club des entreprises
    • Librairie Payot - Grands Débats
    • Projets Interreg
  • Infos pratiques
    • Contacts
    • Accès et horaires
    • Tarifs
    • S'abonner
    • Boutique en ligne
    • Bon cadeau
    • Bourse aux billets
    • Navettes Genève gratuites
    • FAQ
    • Conditions générales
  • Plan de protection Covid
  • Vidy durable
  • Mon compte
  • Recevoir la newsletter
Théâtre Vidy-Lausanne

Menu

  • fr
  • en

Achetez vos billets

Acheter

La Fabrique des monstres ou Démesure pour mesure

Jean-François Peyret

La Fabrique des monstres ou Démesure pour mesure

Que serait Frankenstein aujourd’hui ? Une invention scientifique, probablement. Ou bien un comédien ? Jean-François Peyret met en scène l’espoir tragique du scientifique qui expérimente sur le vivant et contre la mort : le scientifique contemporain en Prométhée moderne.

Que serait Frankenstein aujourd’hui ? Une invention scientifique, probablement. Ou bien un comédien ? La vie recréée de toutes pièces par un cerveau génial : c’est un rêve de scientifique et un désir de théâtre. Mary Shelley serait sans doute aujourd’hui une scientifique de l’EPFL ou une metteuse en scène… Quand elle a écrit Frankenstein il y a 200 ans sur les bords du Léman, le climat était bouleversé par l’éruption d’un volcan indonésien et l’été suisse fut sans soleil. Avec quelques amis, pour passer le temps, ils jouaient à se raconter des histoires pour se faire peur. Aujourd’hui, les changements climatiques ont toutes les raisons d’inquiéter et la science joue avec le vivant, décryptant par exemple le cerveau pour mieux le connaître, le soigner et pourquoi pas l’imiter pour le dépasser en inventant une nouvelle informatique.

Jean-François Peyret "expose son théâtre à la science comme on s’expose au soleil" depuis de nombreuses années. Il ne cherche pas à illustrer ou à expliquer la science d’aujourd’hui. Il met en scène l’espoir tragique du scientifique qui expérimente sur le vivant et contre la mort: le scientifique contemporain en Prométhée moderne. Pour La Fabrique des monstres, il met en scène des acteurs enfermés dans un théâtre pour cause de dérèglement climatique – deux comédiens habitués des plus grandes scènes et du cinéma, Jeanne Balibar et Jacques Bonnaffé, et deux jeunes artistes, l’auteur et acteur lausannois Joël Maillard et Victor Lenoble de L’IRMAR (Institut de Recherches ne Menant À Rien). L’un d’eux se souvient d’avoir joué dans Faust (un autre fameux Prométhée scientifique), l’autre se passionne pour les avancées de l’ambitieux Human Brain Project installé entre Genève et Lausanne, un troisième ne croit plus à ce qu’il fait… Ils sont accompagnés par une machine musicale élaborée par l’IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique) à partir d’un algorithme bientôt incontrôlable.

Du 23 janvier au 4 février 2018
Durée:
env. 120 min
Salle Charles Apothéloz

Théâtre

Création à Vidy


 

Dates et horaires

Mardi, janvier 23, 2018 - 7:00pm mar 23.01 19h00
Mercredi, janvier 24, 2018 - 8:00pm mer 24.01 20h00
Jeudi, janvier 25, 2018 - 7:00pm jeu 25.01 19h00
Vendredi, janvier 26, 2018 - 8:00pm ven 26.01 20h00
Samedi, janvier 27, 2018 - 6:00pm sam 27.01 18h00
Mardi, janvier 30, 2018 - 7:00pm mar 30.01 19h00
Mercredi, janvier 31, 2018 - 8:00pm mer 31.01 20h00
Jeudi, février 1, 2018 - 7:00pm jeu 01.02 19h00
Vendredi, février 2, 2018 - 8:00pm ven 02.02 20h00
Samedi, février 3, 2018 - 6:00pm sam 03.02 18h00
Dimanche, février 4, 2018 - 4:00pm dim 04.02 16h00


Introduction: mer. 24.01
Rencontre: jeu. 1.02


PARCOURS VIDY
Enchaînez certains spectacles et bénéficiez du tarif S pour le second spectacle
3 février
Faire le Gilles + La Fabrique des monstres Acheter

  NAVETTE GRATUITE
Aller-retour Genève <> Vidy: ven. 2.02 Réserver
En savoir plus

PARENT(S)/ENFANT(S)
Dimanche 4 février, 15h45 - 18h
Spectacle (Parent) + Atelier et goûter (Enfant) Acheter
Atelier et goûter seuls (Enfant) Acheter

Visite de l'exposition Mental Work à Artlab-EPFL
en compagnie de J.-F. Peyret et le prof J. Millan
Samedi 9.12 à 16h
entrée libre sur réservation à reservation [at] vidy [dot] ch (subject: Exposition%20Mental%20Work)

Billets, horaires et infos détaillées
Jean-François Peyret

Metteur en scène

Jean-François Peyret

Jean-François Peyret travaille et joue à partir de textes littéraires et philosophiques ou de questions scientifiques, tâchant d’imaginer un « théâtre de l’ère scientifique » (Brecht). Il propose des variations sur le thème du destin technique de l’homme, des réflexions-rêveries autour du vivant et de l’artificiel, du corps et de la machine. Dans les années 80, il travaille avec Jean Jourdheuil, tricotant avec lui des spectacles de haut vol sur Michel de Montaigne, L’Arétin ou Lucrèce, et faisant connaître l’oeuvre de Heiner Müller. Il fait bientôt spectacle commun avec le biologiste Alain Prochiantz (Le Traité des formes ou Ex vivo/In vitro), confronte son théâtre aux problèmes de l’intelligence artificielle (autour d’Alan Turing notamment). Les Variations Darwin (2004-2005) ou Re:Walden (2013) convoquent à leur manière des savants fondateurs de la modernité.

Du même artiste
Citizen Jobs
En savoir plus
Image de répétition © Mathilda Olmi
Image de répétition © Mathilda Olmi
Image de répétition © Mathilda Olmi
Image de répétition © Mathilda Olmi
Image de répétition © Mathilda Olmi
Image de répétition © Mathilda Olmi
Générique

Mise en scène:
Jean-François Peyret

Composition musicale:
Daniele Ghisi
Commande Ircam-Centre Pompidou

Réalisation en informatique musicale Ircam:
Robin Meier

Scénographie:
Nicky Rieti

Lumière:
Bruno Goubert

Collaboration dramaturgique:
Julie Valero

Assistanat mise en scène:
Solwen Duée

Costumes:
Maïly Leung Cheng Soo et Nicky Rieti
 

Avec:
Jeanne Balibar
Jacques Bonnaffé
Victor Lenoble
Joël Maillard

Production:
Compagnie tf2
Théâtre Vidy-Lausanne

Coproduction:
Ircam-Centre Pompidou - L’Hexagone - Scène Nationale Arts Sciences Meylan – L’Estive - Scène Nationale de Foix et de l’Ariège – Le Théâtre de Caen

Avec le soutien de:
MC93 - Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny‹– Communauté universitaire Grenoble Alpes et IDEX Université Grenoble Alpes - Spedidam - L'Avant-Scène, the French Theater Workshop of Princeton University's Department of French and Italian.

Remerciements :
François Ansermet, Judith Brouste, Denis Duboule, Richard Frackowiack, Alain Prochiantz, Thomas Boccon-Gibod

La SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.

 

Documentation
Consultez et téléchargez divers documents liés au spectacle : dossier de presse, photos HD, feuille de salle, revue de presse...

Dossier de presse

Télécharger PDF

Programme de soirée

Télécharger ZIP

Photos HD

Télécharger ZIP

Dossier de production

Télécharger PDF
SITE INTERNET DE LA COMPAGNIE TF2
Dates de tournée
8.02 - 9.02.2018 L’Hexagone - Scène Nationale Arts Sciences Meylan (FR)
12.02 - 13.02.2018 L’Estive - Scène Nationale de Foix et de l’Ariège (FR)
4.04 - 5.04.2018 Théâtre National de Nice (FR)
10.04 - 11.04.2018 Le Théâtre de Caen (FR)
8.06 - 13.06.2018 MC93 - Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny (FR)
Vidy+
 

Introduction au spectacle
Mercredi 24.01, 19h

Rencontre avec l'équipe artistique
Jeudi 1.02
à l'issue de la représentation

Visite guidée de l'expo "Dans la tête" au Musée de la main
avec J.-F. Peyret et le neurologue P. Vuilleumier
Samedi 6.01 à 16h
entrée libre, reservation [at] vidy [dot] ch (subject: Exposition%20Mental%20Work)

+
Note d'intention

La genèse de Frankenstein a dépendu du temps qu’il faisait. 1816 fut « une année sans été » : un volcan indonésien (Tambora) venait d’avoir la cruauté de produire la plus importante éruption connue de l’histoire, faisant 100 000 morts et détraquant le climat.

Frankenstein dans l’ombre

La genèse de Frankenstein a dépendu du temps qu’il faisait. 1816 fut « une année sans été » : un volcan indonésien (Tambora) venait d’avoir la cruauté de produire la plus importante éruption connue de l’histoire, faisant 100 000 morts et détraquant le climat. En juin 1816, au bord du lac, on n’y voit goutte, il pleut tout le temps, pas question de jouer les touristes romantiques sur les sommets. Alors, dans la villa Diodati qu’il a louée, Byron invite ses amis écrivains (parmi lesquels la bande à Shelley – tiens! il écrira un Prométhée délivré) à se raconter des histoires à se faire peur. Mary Shelley, âgée de 18 ans, profitera de l’occasion pour forger un des rares mythes de la culture moderne, Frankenstein.

Des histoires à se faire peur

Cela peut donner une idée de théâtre : transposons et imaginons des comédiens enfermés dans un théâtre, empêchés de sortir par la menace durable du dérèglement climatique : que font des comédiens dans un théâtre ? Ils jouent ou font jouer les autres. Il y aurait ainsi, sous bénéfice d’invention, cinq (ou six) comédiens en quête de fables (à se faire peur, pourquoi pas?) : une comédienne travaillée par Mary Shelley ; un comédien hanté par Prométhée (qu’il aurait dû jouer sur le théâtre – ou qui aurait joué sur quelque scène Alan Turing) et qui est « intrigué » par les activités de recherche de l’Human Brain Project ; une comédienne qui a joué Hélène dans le Faust 2 de Goethe et qui s’en souvient, qui se souvient notamment que Goethe a songé à Byron à propos d’Euphorie, le rejeton de Faust et de Hélène (tout se tient); un comédien (peut-être plus jeune) qui n’a plus envie de jouer, qui ne croit plus en rien (à cause du mauvais temps?) mais qui du coup se fait manipuler par les autres. Enfin un météorologiste qui donne régulièrement des bulletins sur la catastrophe climatique.

La machine musicale

Y aura-t-il des images ? A ce moment de la réflexion, la réponse est négative : l’imaginaire frankensteinien est ravagé, vampirisé par la silhouette de Boris Karloff. Si terreur il doit y avoir, elle ne doit être produite que par les mots. Et par la musique aussi avec cette question posée à un jeune compositeur qui utilise pour sa création des machines : que serait une musique créée en partie par des machines qui se retournerait monstrueusement contre son créateur ? Réponse en cours.

Jean-François Peyret

Evénement en lien
LA NUIT DES IDÉES: Rencontre avec Jacques Dubochet, prix Nobel de chimie 2017
25.01.
Rencontre | Entrée libre sur réservation
+
Parent(s)/Enfants(s)
 

Les Parents/Enfants permettent aux petits, dès 6 ans, de participer à un atelier théâtral à Vidy pendant que leurs parents assistent à un spectacle.

Dimanche 4 février, 15h45 - 18h

Spectacle + Atelier et goûter
Acheter

Atelier et goûter
Acheter

Au cœur de la narration

Livret interactif d'accompagnement du spectacle

Téléchargez ce document interactif et découvrez les rouages d’un spectacle en train de se faire. Pensé comme un work in progress par Julie Valero, dramaturge du spectacle, en étroite complicité avec Jean-François Peyret et l’ensemble de l’équipe, ce document sera augmenté au fil des jours de nouveaux éléments textuels, visuels ou sonores.

Télécharger l'ebook

Peyret : UN PARCOURS ENTRE THÉÂTRE ET SCIENCES

Jean François Peyret s’intéresse à la science contemporaine et à ce qu’elle implique, techniquement, éthiquement et esthétiquement comme en témoignent différentes créations depuis près de 20 ans.

  • Ex vivo / In vitro, 2011
Le pouvoir médical ou nos frileux législateurs claironnent que l’aide technique à la procréation doit se cantonner à réparer des défauts de la nature: l’infertilité comme pathologie. A voir le désarroi dans lequel nous plonge l’intrusion de la technique dans la reproduction, à prendre, si possible, la mesure du trouble dans la  liation qu’elle provoque, on sent que l’heure est grave. Est-ce l’heure du crime ?
 
  • Tournant autour de Galilée, 2008
Variations sur La Vie de Galilée de Brecht, Tournant autour de Galilée voudrait saisir quelque chose du désir qui meut véritablement le savant, ce qu’il serait juste d’appeler science-passion, comme on parle d’amour-passion. D’où vient ce désir de lire la Nature comme un livre et écrit en langage mathématique, au lieu de se contenter de la contempler comme un paysage ?
 
  • Le cas de Sophie K., 2005
Que le théâtre soit tenté de s’emparer de la vie de la mathématicienne Sophie Kovalevsky, rien d’étonnant. Mais le théâtre ici n’est pas au service de l’illusion biographique. C’est le cerveau de Sophie qui nous intéresse, par son caractère amphibie, le côté scienti que et le côté littéraire, et il nous intéresse d’autant plus que notre théâtre, littéraire par vocation, cherche, depuis quelques années à être en résonance avec la science et la technique dont il est le contemporain.
 
  • Les Variations Darwin, 2004
Proposée de concert par un homme de science (le neurologue Alain Prochiantz) et un homme de théâtre : frotter notre théâtre à des fragments de discours scienti ques, jeter des bouts de science en pâture à la  ction, frictionner de la poésie d’Ovide avec un peu de biologie du développement, c’est à la fois considérer la poésie comme une forme plénière de connaissance et la connaissance scienti que comme un exercice de la poésie.
 
  • La Génisse et le pythagoricien, d’après Les Métamorphoses d’Ovide, 2002
Au moyen d’une machine théâtrale conçue comme un instrument d’investigation, Jean-François Peyret explore les vertiges d’un imaginaire proprement contemporain. C’est pourquoi ses complices sont aussi bien des scienti ques que des écrivains : c’est avec le neurobiologiste Alain Prochiantz qu’il a conçu ce premier volet d’un cycle inspiré par Ovide. Ils y feront résonner les métamorphoses d’antan avec les étranges mutations dans lesquelles nous engagent les technologies génétiques.
 
  • Histoire Naturelle de l’esprit – Suite et  n, 2000
Depuis Un Faust- Histoire naturelle (méditation faustienne et poétique sur le Vivant, créée au TNB en février98) Jean-François Peyret suit la piste ouverte par le mathématicien anglais Alan Turing (1912-1954),l’inventeur des machines qui portent son nom et qui sont les ancêtres de nos ordinateurs.
 
  • Un Faust, Histoire Naturelle, 1998
S’intéresser à la biologie, ce n’est peut-être pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas. On a le droit de s’intéresser à elle puisqu’elle s’intéresse à nous et à ceux de notre espèce, et que dans le désert intellectuel, philosophique présent (tous les grands Pans sont morts), c’est elle qui pose les questions indépassables de notre temps, et qui, du moins, touchent, c’est le cas de le dire, autant à notre passé qu’à notre avenir, s’il nous en reste un.
ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS PEYRET
Par Michel Valmer, in Alliage, n°47, juillet 2001

Même si ses derniers spectacles entretiennent des rapports étroits avec la science (la biologie, par exemple), ou les applications de la science (l’intelligence arti cielle), Jean-François Peyret reste fidèle à sa vocation de poète du théâtre.

Même si ses derniers spectacles entretiennent des rapports étroits avec la science (la biologie, par exemple), ou les applications de la science (l’intelligence arti cielle), Jean-François Peyret reste fidèle à sa vocation de poète du théâtre. Il ne nie pas cependant que la science, les mathématiques le passionnent et avoue sa fascination pour ces disciplines. Il dit que cela lui sert à faire autre chose. Donc, converser avec lui, c’est parler de science, mais aussi d’autres choses. Du théâtre, bien évidemment. Du théâtre mort et du théâtre vivant. Mais le théâtre (vivant) est celui qui fabrique de la matière et de la pensée, il est espace d’organisation, lieu et exercice d’intelligence et d’émotion arti cielle. Aussi, pour Jean-François Peyret, que le théâtre soit, au final, ce lieu et cet exercice artificiels, c’est peut-être l’un moyen les plus efficaces de rester vivant.

«J'ai toujours essayé d'ouvrir le théâtre à autre chose qu'à lui-même, à faire en sorte que des gens qui n'y viennent pas beaucoup, ou qui n'y viennent plus, puissent retrouver de l'intérêt pour un travail qui peut s'y faire.

Si partir de la science pour en faire du théâtre peut sembler un fait peu habituel, c’est peut-être que le théâtre n’a pas beaucoup intégré, digéré les grandes découvertes scienti ques de ce siècle et les bouleversements dans toutes les représentations de la réalité qu’elles contiennent. Inculture? Incuriosité? La peinture ou le cinéma y ont été, je crois, plus sensibles. Le théâtre pendant ce temps continue de vendre ses Cerisaies tranquillement.

Il est bien évident que la science n’a pas besoin du théâtre pour se propager, pour se faire connaître dans l’espace public, il y a des livres ou des médias pour cela plus ef caces que lui. La science n’est pas là pour se faire populariser par un théâtre qui n’est plus guère populaire mais pour le transformer comme laboratoire de représentations à la hauteur de l’époque.

Mais, les gens, au départ, s’imaginaient qu’on allait traiter la question de manière didactique, aborder la question du clonage ou de l’avenir des machines en ayant un message à délivrer. [...] Ils nous demandaient si nous étions pour ou contre le clonage, ce que nous pensions de l’intelligence arti cielle. Ils pensaient que nous nous moquions d’eux quand nous répondions que n’avions pas d’idées là- dessus ou que ce n’était pas le lieu pour les exprimer, que nous avions seulement proposé une expérience pour leur sensibilité et que la chose leur appartenait. »

La science, telle alors retrouvée sur la scène, c’est-à-dire transformée, trans gurée, esthétisée, détournée de son fonctionnement habituel, c’est la science en ce qu’elle a d’irréductible dans le théâtre de Jean François Peyret, le résidu, l’ineffaçable. Ce statut résiduel permet au metteur en scène d’éluder le problème de la diffusion de la science par le théâtre et d’éviter le piège du didactisme, considéré comme une entrave à l’émergence de la poésie.

« LE THÉÂTRE ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE »
Par Jean-François Peyret, in Hermès, n° 72, 2015/2

Comme si le spectacle vivant me rapprochait du vif de mon sujet, du sujet vif que je désirais être.

Il me permettait aussi de fabriquer quelque chose, de verser du côté de la fabrication, c’est-à-dire de la  fiction, d’une poïesis ne s’autorisant que d’elle-même, sans alibi.

Je ne suis personne (variation sur le rien) mais je m’efforce d’exister («immer streben », dit Goethe). [...] Vous me demandez aussi si j’en tire un savoir; j’ai plutôt, dans les spectacles, le sentiment de dépenser du savoir, d’en brûler beaucoup. [...] Le savoir, au cours de cette petite aventure théâtrale, ne s’accumule pas ; il se dépense et de manière improductive, somptuaire. Le théâtre comme «part maudite» de la recherche. [...] Tout cela pour dire, plus simplement, que j’ai choisi de faire du théâtre plutôt que de discourir dessus.

Il ne faut peut- être pas s’en réjouir, mais ce sont les scientifiques et non les philosophes, et encore moins les poètes, qui, non contents de penser le monde, le transforment pour le meilleur et/ou le pire... [...] Il m’est donc apparu impossible d’esquiver les questions que posent à notre temps la ou les sciences ou les technosciences, et impossible de ne pas exposer mon théâtre («exposer», comme on s’expose à un risque ou au soleil) à ces questions qui configurent le tragique de notre temps, et son caractère indépassable.

Reste que jamais la science dans ce théâtre ne sert d’autorité, que la présence sur scène de fragments du discours scientifique ne confère à ce théâtre aucun caractère scientifique ; il n’y a là-dedans aucune visée de vérité ; rien à voir non plus avec je ne sais quelle vulgarisation, popularisation de la science. Je ne parlerais même pas de théâtre de recherche, un théâtre qui singerait un geste scientifique.

Chacun travaille en écoutant le monologue de l’autre, quelque chose comme ça. Peut-être les deux monologues s’enlacent-ils en hélice ; nous faisons spectacle commun mais cerveaux à part. Le scientifique vient faire de la science autrement, sur un autre tempo, et l’homme de théâtre essaie de faire un théâtre un peu autre... Chacun rit dans sa barbe. Altérité radicale plutôt qu’interdisciplinarité administrative ou diplomatique.

Le geste artistique, ou plutôt les gestes artistiques, à l’inverse du geste scienti que, sont incertains de leur objet (en n, espérons), de leur résultat et de leur légitimation.

IRCAM

Institut de recherche et coordination acoustique/musique


L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique est aujourd’hui l’un des plus grands centres de recherche publique au monde se consacrant à la création musicale et à la recherche scientifique. Lieu unique où convergent la prospective artistique et l’innovation scientifique et technologique, l’institut est dirigé par Frank Madlener, et réunit plus de cent soixante collaborateurs.
L’Ircam développe ses trois axes principaux – création, recherche, transmission – au cours d’une saison parisienne, de tournées en France et à l’étranger et d’un rendez-vous annuel, ManiFeste, qui allie un festival international et une académie pluridisciplinaire.
Fondé par Pierre Boulez, l’Ircam est associé au Centre Pompidou sous la tutelle du ministère de la Culture. L’Unité mixte de recherche STMS (Sciences et technologies de la musique et du son), hébergée par l’Ircam, bénéficie de plus des tutelles du CNRS et de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC-Sorbonne Universités).

ircam.fr
 

Exposition Mental Work

Mental Work est une fabrique d'un genre nouveau, dans laquelle des machines spectaculaires sont contrôlées par l'activité cérébrale des travailleur·euse·s qui s'y connectent.

S'appuyant sur une nouvelle technologie développée dans les laboratoires de neurosciences de l'EPFL, l’exposition Mental Work à l'ArtLab replace le cerveau humain au centre d’un environnement technologique dont le contrôle menace de nous échapper.

Exposition ouverte jusqu'au 11 février 2018 - Entrée libre

Site de l'exposition: mentalwork.net (possibilité de s'inscrire pour des visites actives "mental worker" de 90 min)

Utilisez vos ondes cérébrales pour diriger une machine et contribuer à la science dans le cadre de «Mental Work», la nouvelle exposition qui se tient à l'EPFL ArtLab du 27 octobre au 11 février 2018.

Pour prolonger le spectacle
Bibliographie

Textes et références autour du théâtre de Jean-François Peyret et des relations entre art et sciences

  • Jean-François Peyret. « Le théâtre et la recherche scientifique », in revue Hermès, 2015/2 (n°72), pp. 139-142
  • Jean Jourdheuil, « Pour un théâtre ouvert sur les médias », Les cahiers de médiologie 1996/1 (n°1), pp. 243-249
  • Philippa Launay, «Le devenir d’Hamlet-machine. Une expérience théâtrale», Sociétés 2001/1 (n°71), pp. 103-111
  • Daniel Raichvag et Michel Valmer, « Figures de cirque versus figures de science », Études de communication [en ligne], 24|2001, mis en ligne le 12 octobre 2009, consulté le 24 mai 2016 : http://edc.revues.org/979
  • Jean-Claude Vuillemin, « Réflexions sur la réflexivité théâtrale », in L’Annuaire théâtral : revue québécoise d’études théâtrales, (n°45), 2009, pp. 119-135, En ligne : http://id.erudit.org/iderudit/044277ar
  • Michel Valmer, « Entretien avec Jean-François Peyret (metteur en scène, écrivain et universitaire) », paru dans Alliage, (n°47) , juillet 2001, mis en ligne le 31 août 2012, http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3818
  • Entretien avec la Cie TF2 sur le spectacle Ex vivo/In vitro à la Fondation Agalma, en ligne : https://www.agalma.ch/entretien-avec-la-compagnie-tf2/
  • Entretien avec Jean-François Peyret, par les professeurs Pierre Magistretti et François Ansermet de la Fondation Agalma, en ligne: https://www.youtube.com/watch?v=m6UNaQMO5hw
  • Site de la compagnie tf2 - Jean-François Peyret : http://www.theatrefeuilleton2.net

Théâtre Vidy-Lausanne

Directeur Vincent Baudriller

Avenue Gustave Doret

CH-1007 Lausanne

Billetterie +41 21 619 45 45

Administration +41 21 619 45 44

info [at] vidy [dot] ch

Accès

Horaires

Contact

Mon compte

Copyright @2018 Vidy

All rights reserved