Le théâtre baroque et poétique du Mapa Teatro de Bogotá conclut une trilogie sur la fête et la violence en Colombie avec La Despedida, littéralement une "fête d’adieu" qui convoque les fantômes de la guerrilla armée des FARC.
Le théâtre baroque et poétique du Mapa Teatro de Bogotá conclut une trilogie sur la fête et la violence en Colombie avec La Despedida, littéralement une "fête d’adieu" qui convoque les fantômes de la guerrilla armée des FARC.
Le théâtre de Heidi et Rolf Abderhalden, artistes de Bogota aux origines suisses et colombiennes, est plastique, musical, poétique, souvent festif, situé à la limite entre réalité et fiction, documentaire et artifice. Leur « laboratoire d’artistes », le Mapa Teatro de Bogota, vient conclure à Vidy sa trilogie consacrée à la fête et à la violence en Colombie alors que viennent d’être signés les accords de paix entre le gouvernement et la guérilla armée des FARC. Ces accords pourraient mettre fin à un conflit qui aura duré cinquante-deux ans – le plus ancien de l’histoire moderne. La révolte a débuté dans les années 60 à la suite d’une réforme agraire privilégiant les grands propriétaires. N’aboutissant pas, elle a donné lieu à une autonomisation d’inspiration socialiste de territoires reculés et à une guérilla armée contre le gouvernement puis les milices paramilitaires nationalistes.
Pour conclure sa trilogie, le Mapa Teatro s’intéresse à la manière dont s’écrit aujourd’hui l’histoire de ce conflit, à peine le traité signé (et le Prix Nobel de la Paix attribué) : les camps des FARC sont déjà transformés en sites touristiques où l’idéal romantique du résistant mêle ses humeurs fanées à la mélancolie mondiali- sée d’une utopie communiste rendue obsolète.
À travers son théâtre baroque et poétique, le Mapa Teatro s’interroge sur le poids du passé et la façon d’écrire l’histoire. La compagnie imagine une Despedida, littéralement une fête d’adieu, dans une reconstitution de camp guérillero, capsule temporelle du communisme en pleine forêt. Les vieux fantômes hantant le camp arrivent tour à tour, deux par deux. Parmi eux Karl Marx, Rosa Luxembourg, Mao, Lénine, Che Guevara et le curé Camilo Torres, frère révolutionnaire de la guérilla colom- bienne que tous guettent pour commencer la veillée.
Mais s’attendent-ils à la proposition du chaman local...
Mercredi, octobre 18, 2017 - 7:00pm | mer 18.10 | 19h00 |
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Jeudi, octobre 19, 2017 - 8:00pm | jeu 19.10 | 20h00 |
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Vendredi, octobre 20, 2017 - 9:30pm | ven 20.10 | 21h30 |
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Samedi, octobre 21, 2017 - 8:30pm | sam 21.10 | 20h30 |
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Forum: mer. 18.10
Introduction: jeu. 19.10
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Fête: sam. 20.10 - en savoir plus
VIDY + TKM PASS
Teatro Petra + Mapa Teatro
Plein tarif Fr. 55.–
Tarif réduit Fr. 37.–
Tarif jeune Fr. 26.–
Nombre de pass limité
Achat au guichet ou par téléphone uniquement
Les Adhérent-e-s de Vidy bénéficient d'un tarif réduit au TKM:
Plein tarif Fr. 26.–
Tarif réduit Fr. 16.–
Tarif jeune Fr. 8.–
En vente aux guichets de Vidy ou du TKM ou par téléphone
Soit la possibilité de voir les deux spectacles pour un total de :
Plein tarif Fr. 44.-
Tarif réduit Fr. 32.-
Tarif jeune Fr. 18.-
Heidi Abderhalden & Rolf Abderhalden
La double origine, suisse et colombienne, d’Heidi et Rolf Abderhalden n’est sans doute pas étrangère au fait qu’il·elle considèrent le théâtre comme un territoire vivant, aux frontières poreuses, où se croisent tout autant les cultures, les communautés que les disciplines artistiques. Le regard de la sœur et celui du frère se conjuguent au sein du Mapa Teatro, compagnie fondée en 1985 à Paris, puis implantée à Bogota. À partir d’un dialogue constant et de l’influence de l’un·e sur l’autre, il·elle créent un langage commun, ouvert sur l’altérité. Résolument transdisciplinaires, leurs créations empruntent des formes diverses – interventions urbaines, installations visuelles. La Despedida (présenté à Vidy en 2017, dans le cadre du festival ¿Que tal Bogota?) était le troisième volet de la trilogie Anatomía de la violencia en Colombia.
Conception et mise en scène:
Heidi et Rolf Abderhalden
Dramaturgie :
Mapa Teatro, accompagné de : Martha Ruíz,
Matthias Pees, Laymert García Dos Santos,
Jean Tible, Giulia Palladini
Musique et création sonore :
Juan Ernesto Díaz
Scénographie :
Pierre-Henri Magnin
Conception lumière et direction technique :
Jean François Dubois
Création costumes :
Elizabeth Abderhalden
Masques:
Christian Probst et Juan Alberto Orrego
Montage et live vidéo:
Luis Delgado
Ximena Vargas
Régie plateau :
José Ignacio Rincon
Javier Navarro
Traduction : Anne Proenza.
Avec :
Heidi Abderhalden
Rolf Abderhalden
Agnes Brekke
Andrés Castañeda
Miguel Molina
Julián Díaz
Santiago Sepúlveda
Production :
Mapa Teatro-Ximena Vargas – Les Indépendances- Camille Barnaud
Coproduction et partenariats en cours :
Théâtre de la Ville –Paris avec le Festival d’Automne à Paris, Théâtre Vidy-Lausanne, Festival Sens Interdits, Next Festival –La rose des vents, Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt
Tournée en France dans le cadre de l’année France-Colombie 2017
Avec le soutien de :
Ministère de la Culture de Colombie – Institut Français – l’ONDA.
Remerciements :
Michelle Kokosowski, Alejandro Valencia Villa, Sergio Jaramillo, Grupo Puma, Base Militaire El Borugo, Ministère de la Défense de Colombie, Ambassade de Suisse en Colombie, Ambassade de France en Colombie.
Forum
Révolution, art et politique en Colombie
Mercredi 18.10, 20h30
Introduction au spectacle
Jeudi 19.10, 19h
Fête ¡Una Noche en Bogotá!
Vendredi 20.10, 23h
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Installation théâtrale et montage poétique d’archives audiovisuelles et de témoignages écrits, de documents réels autant que fictifs, d’acteurs et de témoins, de sons électroniques et musique jouée en live... ; La Despedida est pour Rolf et Heidi Abderhalden l’occasion de revenir sur un conflit de 52 ans – le plus ancien de l’histoire moderne – et ses plus de 7 millions de victimes.
Fin 2016 : après cinquante deux ans de conflit armé, un accord de paix est signé entre l’Etat colombien et la plus ancienne des guérillas du continent américain, « les Forces armées révolutionnaires de Colombie », FARC.
Les camps de ce groupe armé sont ouverts subitement à la présence des journalistes du monde entier pour être visités comme on visitait jadis les villages des tribus récemment découvertes. Transformés en exotiques musées ethnographiques, ils deviennent alors les théâtres où sont exposés et mis en scène les icones, objets et pratiques d’une révolution qui n’a jamais eu lieu.
Après un demi siècle de guerre, l’arrivée de la paix représente la fin d’une utopie, l’au-revoir au plus vieux rêve révolutionnaire de l’Amérique-Latine.
Initialement inspirée par les idées des grands théoriciens de la révolution socialiste et plus tard par les luttes des héros locaux, le projet révolutionnaire colombien est devenu une figure statufiée, figée dans le temps.
La Despedida constitue la dernière pièce du projet « Anatomie de la violence en Colombie », projet que Mapa teatro a initié en 2010 et qui s’achève en 2017 avec la signature des accords de paix en Colombie.
Cette pièce, tout comme Los Santos inocentes (2010), Discurso de un hombre decente (2012) et Los Incontados (2014), fait partie de ce projet d’anatomie où se déplient trois facettes de la tension entre fête et violence en Colombie avec ses acteurs armés : la guérilla, le para militarisme et le narcotrafic.
Dans une parcelle de forêt équatoriale, Mapa Teatro met en scène sa propre vision d’une expérience peu commune : en convertissant un ancien camp de la guérilla en musée vivant, ouvert au public, l’armée colombienne entend inscrire son rôle dans la Grande Histoire du pays.
À l’ombre de cette forêt, dans ce camp abandonné, trônent les héros statufiés de la révolution, images du temps communiste, figés au milieu des vestiges guerriers et des traces de fête.
Après le départ des « guérilleros », un chaman amazonien, diplômé de Harvard, reprend possession du territoire de ces ancêtres où pousse depuis toujours la « plante sacrée ».