La rencontre magnétique de deux figures phare de la danse contemporaine pour un cabaret burlesque aussi irrésistible que caustique et une critique enlevée des rôles stéréotypés assignés aux femmes, dans l’art comme dans la vie.
La rencontre magnétique de deux figures phare de la danse contemporaine pour un cabaret burlesque aussi irrésistible que caustique et une critique enlevée des rôles stéréotypés assignés aux femmes, dans l’art comme dans la vie.
Gustavia est une femme à deux têtes et huit membres, vêtue d’un justaucorps noir, qui rit et pleure à la fois. Elle est née du dialogue en miroir de l’Espagnole La Ribot et de la Française Mathilde Monnier. Elle pourrait jouer dans un burlesque américain et se prendre des coups de planche sur la tête, ou dans un cabaret berlinois des années 1920 et friser l’hystérie de sorcière, ou dans un théâtre de pantomime et imiter son double à la perfection.
Gustavia ou la rencontre magnétique de deux univers insolites: ces deux figures phare de la danse contemporaine, signaient il y a 10 ans cette première création commune. Si l’une a toujours privilégié la collaboration avec des créateurs issus d’horizons multiples, l’autre a développé un travail singulier qui transgresse les genres et disciplines. Leurs démarches se retrouvent ici pour se livrer à une critique abrasive des stéréotypes des rôles assignés aux femmes, dans l’art comme dans la vie.
En scène, dans un théâtre drapé de noir aussi élégant que défait, elles sont tour à tour jumelles, doubles, étrangères l’une à l’autre et divas en compétition. Athlètes du slapstick minces et pâles, elles évoquent autant Buster Keaton, Federico Fellini ou Jacques Tati que les femmes affranchies de Pina Bausch ou les artistes des grandes heures du New burlesque. Elles chutent, entrent en collision, enchaînent poses et gags, se font batailleuses, pleureuses ou soupirantes, délurées et clownesques, éblouissantes et extravagantes. Leur dialogue est fraternellement conflictuel, à la fois comique, sérieux et d’une étourdissante liberté.
Danse
Chorégraphes
Danseuse, chorégraphe, artiste visuelle, La Ribot manie tous les matériaux qui passent à sa portée avec une énergie jubilatoire. Lancées en 1993, les séries des Pièces distinguées n’ont cessé depuis d’étendre leurs ramifications dans toutes les directions – défaisant les frontières académiques entre les institutions et les disciplines et interrogeant les représentations du féminin avec un humour teinté d’âpreté. En 2000, elle amorce un travail vidéo fondé sur le "corps-opérateur", offrant un vertige de sensations contradictoires. A Vidy, elle a présenté en 2015 Mariachi 17, El Triunfo de La Libertad et Carnation, Más distinguidas et exposé des œuvres vidéo, puis en 2017 Another Distinguée.
Mathilde Monnier est chorégraphe depuis 1984, alternant des créations de groupe et des créations solos, duos. De pièce en pièce, elle joue et déjoue les attentes en présentant un travail en constant renouvellement, tant ses œuvres naissent de rencontres particulières et de questionnements plus larges comme "l’en commun", le rapport à la musique, la mémoire. Sa nomination à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier en 1994 marque le début d’une période d’ouverture vers d’autres champs artistiques alors que ses spectacles sont invités sur les plus grandes scènes et festivals internationaux. Elle alterne des créations qu’elle signe seule avec des projets nés de collaboration avec Philippe Katerine, Christine Angot, La Ribot ou Heiner Goebbels... Depuis janvier 2014, elle dirige le CND Centre national de la danse à Paris.
Rencontre
Mercredi 3.10 à l'issue du spectacle
Spectacle de et avec:
Mathilde Monnier
La Ribot
Lumière:
Éric Wurtz
Réalisation sonore:
Olivier Renouf
Collaboration scénique:
Annie Tolleter
Costumes:
Maïly Leung Cheng Soo et Nicky Rieti
Assistanat costumes:
Laurence Alquier
Production:
Festival Montpellier danse 08 - Centre Pompidou - Les spectacles vivants - Festival d'automne - Théâtre de la ville, Paris - Centre de développement chorégraphique de Toulouse, Midi-Pyrénées – Culturgest, Lisbonne - La comédie, Genève - Mercat de les flors, Barcelone - La Ribot, Genève - Centre chorégraphique national de Montpellier, Languedoc- Roussillon
Pour ce projet, La Ribot est soutenue par Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture et la République et Canton de Genève et de la Ville de Genève, Département de la culture
WEBOGRAPHIE
Sites des artistes: www.mathildemonnier.com et www.laribot.com
▶▶ Teaser
Gérard Mayen, Gustavia : Le sexe, la femme, la mort Et un entretien avec Mathilde Monnier dans le programme du Festival d’Automne à Paris 2008
Michèle Pralong, Gustavia, Journal de l'ADC-Genève, 2009
Pauline Boivineau, Danse contemporaine, genre et féminisme en France (1968-2015), thèse de doctorat consultable en ligne, Université d'Angers, 2015
Susanne Böhmisch, De l’extrême à l’agonal dans l’univers chorégraphique de Pina Bausch, in Revue Recherches féministes 27, 2014.
Gustavia sur numeridanse.tv
BIBLIOGRAPHIE
Propositions de lectures pour poursuivre le spectacle autrement (livres en vente à la librairie du Théâtre)
Mathilde Monnier et François Olislaeger, Mathilde: Danser après tout, Denoël Graphic, 2013
François Frimat, Qu'est-ce que la danse contemporaine ? Politiques de l'hybride, PUF, 2011
Steve Martin, Ma vie de comique. Du strand-up au Saturday Night Live, Capricci, 2014