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Grief & Beauty

Milo Rau

Grief & Beauty

Deuil & Beauté

Milo Rau poursuit son étude de l'intime : dans un univers quotidien, les acteurs·rice·s enquêtent sur le plus incompréhensible de chaque vie, sa fin. Une pièce radicale et tendre qui explore les limites de la représentation de la mort, du deuil et de la beauté. 


Après Familie, Milo Rau présente le deuxième volet de sa Trilogie de la vie privée.


Comment affrontons-nous la mort, tout au long de la vie et lorsqu'elle se termine ? Comment pouvons-nous traverser l'épreuve du deuil et dire adieu? La mort peut-elle être représentée sur scène ? Dans leur nouvelle pièce, Milo Rau et son équipe abordent un thème qui est au cœur de leur travail depuis de nombreuses années : la question de l'adieu, du deuil et de la mort, mais aussi de la mémoire et de la solidarité face aux derniers instants. Quatre comédien·ne·s et acteur·rice·s accompagnent une femme qui décide d'avoir recourt à l'euthanasie pour mettre fin à ses jours, et partagent leurs histoires personnelles sur l'adieu et la renaissance, l'art et l'amour, la mémoire et l'oubli. Une production émouvante qui va aux limites de ce qui peut être représenté sur scène. Dans la première partie de La Trilogie de la vie privée — Familie (2020) — Milo Rau a utilisé le suicide collectif d'une famille pour montrer la société occidentale au bord du gouffre. Hormis la terrible fin, il n'y avait sur scène qu'une soirée ordinaire : une étude des petites choses, de la beauté et de la banalité de la vie quotidienne.

Du 13 au 16 janvier 2022
Durée:
1h35
Hors les murs - L'Octogone à Pully

Théâtre

En néerlandais, surtitré en français et en anglais

Dates et horaires

Jeudi, janvier 13, 2022 - 8:00pm jeu 13.01 20h00
Saison 21/22
Vendredi, janvier 14, 2022 - 8:00pm ven 14.01 20h00
Saison 21/22
Samedi, janvier 15, 2022 - 8:00pm sam 15.01 20h00
Saison 21/22
Dimanche, janvier 16, 2022 - 5:00pm dim 16.01 17h00
Saison 21/22

théâtre de l'octogone

Théâtre de l'Octogone
Av. de Lavaux 41
1009 Pully

Bar
Le bar de L'Octogone ouvre 1h30 avant le début de la représentation.

Billetterie
Billetterie ouverte à l'entrée 1h avant le début des représentations. Pour toute urgence, vous pouvez nous joindre au 0216194504

Accès

Bus

  • Lignes 9, 47 et 48, arrêt Pully-Clergère
  • Lignes 4 et 25, arrêt Pully CFF.

Train régional

  • Ligne Allaman-Villeneuve, arrêt Pully
  • Ligne Morges-Palézieux, arrêt Pully

Voiture

  • De Genève, autoroute, sortie Lausanne Sud, Ouchy
  • De Vevey, autoroute, sortie Lutry

Parking

  • Pré de la Tour, avenue du Tirage 6, Pully

CODE SMS
GRIE

Tarif M
Billets, horaires et infos détaillées
Milo Rau

Metteur en scène

Milo Rau

Les créations du Bernois Milo Rau, essayiste, réalisateur de cinéma et metteur en scène, sont nourries d’enquêtes sociohistoriques. Elles interrogent l’identité de l’Europe postmoderne en s’intéressant à ses mythes médiatiques rassurants et à ses responsabilités inavouées. Questionnant autant les faits historiques que leurs représentations, elles se situent à la frontière incertaine entre documentaire et fiction. Milo Rau est à la tête de l’International Institute of Political Murder (IIPM) qu’il a fondé en 2007, et dirige aujourd’hui le NTGent. À Vidy, il a présenté en 15/16 The Dark Ages et Compassion – l’histoire de la mitraillette et Empire en 16/17 puis, invité par Vidy et pour Programme Commun, Les 120 Journées de Sodome créé avec le Theater Hora et le Schauspielhaus de Zurich. Vidy accueillait en 2018, La Reprise: Histoire(s) du théâtre (1) et Orestes in Mossul en 2019 et Familie en 2021.

Du même artiste
The Dark Ages
Compassion. L'histoire de la mitraillette
Empire
Les 120 Journées de Sodome
La Reprise: Histoire(s) du théâtre (I)
Orestes in Mosul
Familie
En savoir plus
© Michel Devijver
© Michel Devijver
octogone - théâtre de pully

L’Octogone est un lieu d’accueil proposant une programmation variée théâtre, danse, musique – et promouvant des créations locales. Située au bord de Lausanne, sa salle intimiste a reçu au fil des saisons des figures emblématiques du monde du spectacle vivant.
theatre-octogone.ch

Générique

Texte
Milo Rau et les interprètes

Mise en scène
Milo Rau

Musique live
Clémence Clarysse

Dramaturgie
Carmen Hornbostel

Collaboration scénographie
Peter Seynaeve

Scénographie et costumes
Barbara Vandendriessche

Composition et design sonore
Elia Rediger

Lumière
Dennis Diels

Caméra et vidéo design
Moritz von Dungern

Assistanat à la mise en scène
Katelijne Laevens

Avec
Arne de Tremerie
Anne Deylgat
Princess Isatu Hassan Bangura
Staf Smans
Johanna B. (dans la vidéo)

Production
NTGent

Coproduction
Tandem Scène Nationale Arras-Douai - Künstlerhaus Mousonturm Frankfur - Romaeuropa Festival - Teatro Nazionale di Genova

Création septembre 2021
 

Documentation
Consultez et téléchargez divers documents liés au spectacle : dossier de presse, photos HD, feuille de salle, revue de presse...

Photos HD

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Dossier de production

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LA PRESSE EN PARLE
Grief & Beauty - Transfuge
16 novembre 2021
 

"Douce fin de vie"

En savoir plus...
Grief & Beauty - La Libre
23 septembre 2021
 

"Milo Rau montre la beauté possible d'une mort"

En savoir plus...
NOTE D'INTENTION

Pour Grief & Beauty, nous avons rencontré de nombreuses personnes entretenant, d’une manière ou d’une autre, une proximité avec la mort. Nous avons rencontré des soignant·e·s, des croque-morts, des médecins, des personnes ayant perdu un être cher...

Un jour, nous avons rencontré Johanna B. Elle avait fixé la date de son euthanasie et a souhaité partager son histoire avec nous. Nous sommes allé·e·s lui rendre visite à plusieurs reprises. Si sa personnalité chaleureuse et joyeuse était écrasante, elle nous a pourtant averti : « peut-être que vous ne voyez pas ma douleur, mais je souffre ». Johanna était atteinte d'une maladie chronique incurable et irréversible.

Elle nous racontait sa riche vie tandis que Beauty, son chat, était assis à côté d'elle. Elle ne cessait d’insister sur le fait qu'elle voulait terminer sa vie dans la dignité et l’autodétermination. Elle était membre de RWS (Recht op Waardig Sterven - Droit de Mourir dans la Dignité) et a passé plus de dix ans à préparer la fin de sa vie. « La mort est un travail si solitaire », nous a-t-elle dit, « et elle est repoussée en dehors de la société au lieu d’en faire un partage afin de pouvoir en parler de façon réaliste et ouverte. »

Le 28 août, un jour après avoir fêté son 85e anniversaire, Johanna a mangé un brunch et bu une coupe de champagne avec sa famille et ses ami·e·s. Quelques heures plus tard, elle s'est éteinte comme elle l'avait choisi.

Nous sommes reconnaissant·e·s d'avoir rencontré Johanna.

Elle nous a donné un édredon fait par ses soins, un édredon de l'amitié, ainsi qu’elle nous l'a expliqué. Il se trouve maintenant dans le coffret de Grief & Beauty, selon son souhait, avec son horloge sur pied et d'autres objets personnels.

Johanna restera à jamais dans nos cœurs.

-Toute l'équipe de Grief & Beauty

ENTRETIEN AVEC MILO RAU

Rencontre entre Milo Rau et Carmen Hornbostel (NTGent) sur l’euthanasie et la « dramaturgie de l'existence quotidienne ».

(Carmen Hornbostel) Votre nouvelle pièce - après Familie, le deuxième volet de votre Trilogie sur la vie privée - s'intitule Grief & Beauty. Deux mots qui englobent beaucoup de choses et qui, ainsi rapprochés, pourraient paraître romantiques pour certaines personnes, paradoxaux pour d'autres. Quel lien voyez-vous entre le chagrin et la beauté ?

(Milo Rau) Eh bien, le titre est effectivement paradoxal, mais il décrit le paradoxe de l'être humain : une faculté à penser l'infini, intellectuellement et émotionnellement, tout en étant fini, en devant mourir. Chaque être humain est le premier et le dernier être humain, chacun·e est unique. Avec chaque être humain la vie elle-même meurt. C'est ce qui est si fou dans la vie. On peut la voir de manière romantique et dire, par exemple : la beauté de la terre réside dans son caractère éphémère. Dans la Trilogie de la vie privée, nous utilisons un maximum de concret contre la fugacité, une sorte de dramaturgie de l'existence quotidienne.

(ch) Le Guardian a écrit à propos de Familie qu'il s'agissait d'une « messe sombre et séculaire ». Cela convient également à Grief & Beauty. Mais Familie a également été critiqué pour l'extrême banalité de ses procédures scéniques...

(mr) Il est étrange mais aussi significatif que la beauté – surtout dans l'art d'avant-garde – soit souvent assimilée à une forme d’abstraction élitiste. Au contraire, j'aime la sincérité. J'aime quand quelqu'un, simplement, boit un café, quand quelqu'un raconte une histoire de sa vie. Grief & Beauty montre le dernier jour de la vie d'une personne qui va procéder à une euthanasie, et au cours de ces deux heures, quatre personnes réfléchissent aux deux mots du titre de la pièce. Ce qui est crucial, ce n'est pas le contenu, mais l'espace que cela crée. Car dans cette réflexion partagée et pourtant solitaire, dans cette conversation et cette écoute, quelque chose émerge que l'on pourrait appeler la beauté d’une préoccupation partagée, la beauté de l'écoute.

(ch) Des séries sur le milieu hospitalier que l’on regarde dans l'après-midi, suivies des dernières statistiques de décès du covid diffusées dans les journaux télévisés, ou des images de victimes de guerres et de catastrophes : notre quotidien n'est-il pas rempli d'images de mort, n'y sommes-nous pas complètement insensibles ? Que peut le théâtre pour contrer cela ?

(mr) Quand nous avons joué Familie, on nous a reproché que la pièce soit anormalement longue, à regarder impassiblement cette famille qui se tue à la fin. La façon dont les enfants apprennent l'anglais, dont ils dînent, regardent la télévision. Mais c'est précisément mon intention dans la Trilogie de la vie privée : atteindre un point zéro du dramatique, pour ainsi dire. Dépasser l'effet engourdissant du drame, des chiffres élevés, de l'alarmisme permanent. Aiguiser le regard sur le concret, sur l'autre qui est là. Le cinéma peut monter plus vite, la littérature peut être plus intellectuelle, mais seul le théâtre peut faire cela : rendre la communauté vraiment réelle et palpable, en un lieu, en une soirée.

(ch) Le chagrin comme la beauté apparaissent dans les moments et sous les formes les plus variées. La distribution de Grief & Beauty s’en fait le reflet : elle se compose d'actrices et d'acteurs professionnel·le·s et non professionnel·le·s d'âges et de milieux différents, qui ont chacun·e leur propre expérience du deuil et de la beauté. Que recherchiez-vous dans les castings ?

(mr) Je suis un « casteur » obsessionnel. Je me dis parfois que je fais des pièces pour rencontrer des gens. Écouter quelqu'un, regarder quelqu'un - c'est comme laver votre âme. Je ne recherche rien de particulier, et comme vous le dites, nous avons des jeunes et des moins jeunes dans cette distribution, des professionnel·le·s et des non-professionnel·le·s. Je pense qu’à la base c'est juste une sympathie, une harmonie intellectuelle ou simplement humaine qui se produit ou ne se produit pas. Un « être capable de penser ensemble », sur scène ou en paroles. Et donc, au fil des semaines, les ensembles surgissent d'eux-mêmes.

(ch) Enfin, une question personnelle : pour la pièce, nous avons accompagné une femme qui a choisi l'euthanasie. Qu'est-ce que cela a signifié pour vous ? Vous êtes-vous déjà préparé à votre propre mort ? En Suisse, d'où vous venez, mais aussi en Belgique, le suicide assisté ou l'euthanasie sont légaux. Est-ce que vous fixeriez le jour de votre mort ?

(mr) Il est intéressant que nous n'abordions le sujet de l'euthanasie qu'à la fin. Car de même qu'il a été dit que Familie portait sur le suicide, on dira probablement que Grief & Beauty est une pièce sur l'euthanasie. Oui, nous avons rencontré plusieurs médecins et infirmier·ère·es qui connaissent l'euthanasie au cours de notre travail sur Grief & Beauty, ainsi que des personnes qui ont choisi cette option. Accompagner l'une d'entre elles, Johanna, pendant tout le processus m'a énormément impressionné. Je crois que je n'ai jamais eu autant de respect pour un acte que lorsque quelqu'un dit : demain à cette heure précise, je veux mourir. Je ne sais pas si je pourrais faire ça. J'en doute. Mais en voyant Johanna, son soulagement, sa sérénité, je commence à comprendre ce geste.

Bibliographie

Propositions de lectures pour poursuivre le spectacle autrement (livres en vente à la librairie du Théâtre):

  • Milo Rau, Vers un réalisme global
  • Édouard Louis et Ken Loach, Dialogue sur l'art et la politique
  • Johann Michel, Le réparable et l’irréparable, L’humain au temps du vulnérable, Hermann
  • J. Butler, Ce qui fait une vie. Essai sur la violence, la guerre et le deuil, Zones.

Théâtre Vidy-Lausanne

Directeur Vincent Baudriller

Avenue Gustave Doret

CH-1007 Lausanne

Billetterie +41 21 619 45 45

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