La photographe et réalisatrice suisse Daphné Bengoa a photographié les œuvres de l’architecte Fernand Pouillon, et celles et ceux qui y habitent ou y travaillent aujourd’hui.
La photographe et réalisatrice suisse Daphné Bengoa a photographié les œuvres de l’architecte Fernand Pouillon, et celles et ceux qui y habitent ou y travaillent aujourd’hui.
Débutée à l’époque coloniale avec des cités à Alger et Oran, l’œuvre algérienne de l’architecte iconoclaste, aussi esthète qu’humaniste, Fernand Pouillon (1912-1986) a participé de l’emprise française sur le territoire algérien, appliquant les principes européens liés à la ville et à l’habitat familial. Pourtant ce qu’il tente est plus passionnant: ses plans et ses conceptions de chantiers économes et durables dialoguent avec la culture algérienne et ses influences grecques ou arabes, tentant formellement un syncrétisme culturel tourné vers les habitant·e·s. Il ouvre la question coloniale à une forme de dialogue qui ne se résume pas facilement: il a de fait été invité par le nouveau pouvoir algérien après l’indépendance pour construire divers équipements urbains.
Daphné Bengoa montre comment les habitant·e·s de l’Alger contemporain se les sont appropriés. Ce faisant, elle expose une réalité riche et complexe où se mêlent le colonial et le poétique, le dialogue des cultures et les réalités de l'Algérie actuelle.
Du 10 mars au 16 mai 2020
De 13h à 19h du mardi au samedi,
et 1h avant et après les représentations
Programme autour de l'exposition:
10 mars
Dès 19h30: Vernissage + lecture "Ils ont voulu que je vive pauvre". Texte de Kaouther Adimi. Lecture: Mounir Margoum - Entrée libre sur réservation
12 mars
18h30: Projection du film Diar-es-Saada au Musée de l'Elysée - Entrée libre
21 mars
17h: rencontre avec Kamel Daoud au Palais de Rumine - Entrée libre sur réservation
2, 9 et 16 mai:
Projection du film Diar-es-Saada à La Passerelle - Entrée libre sur réservation
2.05: 17h | 18h
14.05: 14h30 | 16h30 | 19h
16.05: 17h / 18h
Photographe et cinéaste
Daphné Bengoa (1981) est une cinéaste et photographe suisse d’origine grecque et basque. Elle se forme à l’ECAL à Renens puis à l’EHESS à Paris, parallèlement à des engagements artistiques, comme assistante photographe, ou institutionnels, notamment auprès de fondations (Balthus à Rossinière, Fluxum à Genève) et des festivals (Archipel, Eternaltour). Son travail se concentre sur l’humain en tant que puissance d’imagination et capacité d’action. Elles témoignent de figures résistantes anonymes qui se dressent face aux aberrations d’un système ou tentent de nouvelles manières de vivre et de travailler. Elle a présenté l’exposition Bâtir à hauteur d’hommes, Fernand Pouillon et l’Algérie avec Leo Frabrizio aux Rencontres d’Arles à l’été 2019, dont le catalogue est coédité par les éditions Macula et Barzakh, puis participe à la monographie consacrée à Fernand Pouillon par le professeur Pierre Frey (EPFL) avec Bernard Gachet pour la Biennale d’Architecture d’Orléans à l’automne de la même année.
Le 12.03 à 18h30 au Musée de l'Elysée - entrée libre
Les 2.05 (17h | 18h), 9.05 (14h30 | 16h30 | 19h) et 16.05 (17h | 18h) à Vidy entrée libre sur réservation
Diar-es-Saada relate le quotidien de deux habitant·e·s d’une cité populaire emblématique d’Alger – la "Cité du Bonheur", premier grand ensemble construit en 1954 par Fernand Pouillon à la demande du maire d’Alger. Leur attachement à ce lieu symbolique devient l’expression des réalités de cette génération, le manque de perspectives professionnelles dont découle la difficulté d’accéder au logement, et ainsi de construire leur propre vie.
Ils ont voulu que je vive pauvre
Le 10 mars à 19h30
Texte: Kaouther Adimi
Lecture: Mounir Margoum
A l'occasion du vernissage de l'exposition
No results