Sans un mot. Simplement sur le petit chantonnement de la vie qui passe, un lied de Schubert. Singspiele est une frise d’humanité, réflexion sur l’identité, sur la singularité et l’universel.
Sans un mot. Simplement sur le petit chantonnement de la vie qui passe, un lied de Schubert. Singspiele est une frise d’humanité, réflexion sur l’identité, sur la singularité et l’universel.
Singspiele est une forme pour un acteur-danseur qui travaille le masque. David Mambouch fait défiler un grand nombre de visages sur son corps en métamorphoses constantes : chaque masque déclenche une gestuelle, des postures différentes, comme liées de manière essentielle au visage apparu. Tout va assez vite, mais chaque individualité a le temps de se constituer, d’émerger dans l’attitude, la pose d’un bras, une flexion du torse, l’inclinaison de la tête : tout un travail extrêmement ténu sur la corporalité et sur le costume. « Rencontrer un homme, c’est être tenu en éveil par une énigme », écrit Emmanuel Levinas, philosophe tutélaire de ce spectacle. L’interprète passe d’un vieux à un jeune, d’un sportif à un philosophe, d’un inconnu à une figure emblématique. Sans un mot. Simplement sur le petit chantonnement de la vie qui passe, un lied de Schubert. Singspiele est une frise d’humanité, réflexion sur l’identité, sur la singularité et l’universel.
David Mambouch magnifie le rôle métamorphe imaginé par Maguy Marin. Invité à passer de l’un à l’autre dans cette farandole où personne ne peut se tenir la main, on reste accroché à chacun des gestes.
Marie-Christine Vernay – Libération
Une réflexion finement articulée autour du visage et du corps.
Rosita Boiseau – Le Monde
Joué au Théâtre de Vidy du 21 au 24 avril 2015
Saison 14/15
Durée: 1h
Création: 2014
Production: Extrapole
En 2011 Maguy Marin quitte le Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape qu’elle a fondé en 1998, en banlieue lyonnaise, une institution organisée comme un « nous, en temps et lieu » pour ainsi renforcer notre capacité à faire surgir « ces forces diagonales résistantes à l’oubli » (Hannah Arendt). Car c’est toujours la nécessité du collectif, la place de l’humain dans le monde, que Maguy Marin travaille. Avec sa compagnie, elle a retrouvé depuis deux ans la ville de son enfance, Toulouse : là où ses parents s’étaient installés après avoir fui l’Espagne de Franco. C’est ici, au Conservatoire, qu’elle s’est formée, puis à l’école pluridisciplinaire de Maurice Béjart, Mudra. Elle a ensuite très vite commencé à chorégraphier. May B en 1981 s’impose comme un spectacle à contre-courant : il est encore dansé aujourd’hui, et considéré comme un classique de la danse contemporaine. Ses dernières oeuvres, Umwelt (2004), Description d’un combat (2009) ou Salves (2010) sont des pièces fortes, presque autant théâtrales que chorégraphiques. En janvier 2015, Maguy Marin et la compagnie, retrouveront l’agglomération lyonnaise. Cette installation à Sainte-Foylès- Lyon enclenchera le déploiement d’un nouveau projet ambitieux qu’elle appelle : RAMDAM, un centre des arts.
Conception :
Maguy Marin
Scénographie :
Benjamin Lebreton
Régie générale :
Rodolphe Martin
Lumière :
Alex Bénéteaud
Création sonore :
David Mambouch
Son :
Antoine Garry
Aide à la réalisation des costumes :
Nelly Geyres
Avec :
David Mambouch
Production déléguée :
extrapole
Coproduction :
Théâtre Garonne ; Latitudes prod; Daejeon arts center ; Marseille objectif DansE ; Compagnie Maguy Marin ; Ad Hoc ; Extrapole
Remerciement :
Mix’ art Myrys
L’Usine /Toulouse
Spectacle créé au Théâtre Garonne, Toulouse