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Bajazet - en considérant Le Théâtre et la peste

Frank Castorf

Bajazet - en considérant Le Théâtre et la peste

Racine/Artaud

Frank Castorf, l’un des grands réformateurs du théâtre allemand, adapte Racine et y joint des textes d’Artaud. Son théâtre explore comment, chez l’auteur classique français, le tragique de l’existence naît des confusions entre passions privées et pouvoir.

Frank Castorf, longtemps directeur de la célèbre Volksbühne de Berlin, s’empare de Bajazet de Racine avec une belle équipe d’interprètes francophones, dont Jeanne Balibar. Agitateur du théâtre allemand depuis quarante ans, Castorf est célèbre pour sa direction d’acteurs au croisement du grotesque et de l’intensité fervente, son utilisation de la vidéo dont il fut l’un des premiers à explorer les ressorts proprement dramatiques et ses adaptations vertigineuses de romans – notamment Dostoïevski avec qui il partage le goût pour l’analyse sociale précise, lucide et crue, portée par l’énergie des désespéré·e·s. Son théâtre est farouchement attaché à sa liberté d’agir et de penser, sans fuir ses contradictions mais en refusant férocement toute compromission.

Pour la première fois et en français, il adapte Racine, auquel peu d’artistes non francophones ont tenté de se mesurer avant lui. C’est qu’il y retrouve les fondamentaux de son théâtre, et d’abord la conviction que la pureté n’existe pas et que le tragique de l’existence naît des collusions entre passions privées et pouvoir, entre désirs et contingences. Mais aussi parce que c’est par la parole, l’ancre du théâtre, que les héroïnes et héros du théâtre de Racine font exploser les cadres sociaux qui leur interdisent de vivre leurs désirs, désir passionnel et désir de liberté – une parole exigeante et radicale, mortelle s’il le faut. Castorf rapproche alors Racine d’Artaud, autre poète de la démesure vitale qui s’extirpe par le verbe de ce que sa naissance, son corps et son environnement lui imposent, pour parvenir à renaître à lui-même. Alors, depuis le confinement du sérail du Sultan de Constantinople dans Bajazet, Castorf rejoint deux poètes français majeurs et réveille nos démons.

Du 30 octobre au 10 novembre 2019
Durée:
4h avec entracte
Salle Charles Apothéloz

Théâtre/Vidéo

Création à Vidy          


 

Dates et horaires

Mercredi, octobre 30, 2019 - 7:00pm mer 30.10 19h00
Saison 19/20
Jeudi, octobre 31, 2019 - 7:00pm jeu 31.10 19h00
Saison 19/20
Vendredi, novembre 1, 2019 - 8:00pm ven 01.11 20h00
Saison 19/20
Samedi, novembre 2, 2019 - 6:00pm sam 02.11 18h00
Saison 19/20
Mardi, novembre 5, 2019 - 7:00pm mar 05.11 19h00
Saison 19/20
Mercredi, novembre 6, 2019 - 7:00pm mer 06.11 19h00
Saison 19/20
Jeudi, novembre 7, 2019 - 7:00pm jeu 07.11 19h00
Saison 19/20
Vendredi, novembre 8, 2019 - 8:00pm ven 08.11 20h00
Saison 19/20
Samedi, novembre 9, 2019 - 6:00pm sam 09.11 18h00
Saison 19/20
Dimanche, novembre 10, 2019 - 4:00pm dim 10.11 16h00
Saison 19/20


Introduction: ven. 1.11 à 19h

  NAVETTES GRATUITES
Aller-retour Genève <> Vidy:
Mer. 30.10
Départ à 17h de la Gare routière (Place Dorcière). Retour 20 min après la fin du spectacle à la Gare routière
Réserver
En savoir plus

Retour Vidy > gare Lausanne + centre ville (Saint-François, Chauderon) :
Ven. 1.11 + Ven. 8.11
A l'issue du spectacle


 

Tarif M
Billets, horaires et infos détaillées
Frank Castorf

Metteur en scène

Frank Castorf

Frank Castorf, né en 1951, fait ses premières mises en scène en RDA, manifestant dès l’origine un esprit critique qui l’expose à la censure. À partir de 1992, il est intendant de la Volksbühne, "scène du peuple" située dans l’ex-Berlin-Est dont il fait pendant plus de trente ans un lieu habité par un esprit d’indépendance tout en étant en prise avec les réalités concrètes, sociales et politiques. Son œuvre scénique, basée sur des adaptations magistrales de textes littéraires ou dramatiques, ne renonce à aucun artifice pour éviter l’endormissement d’une scène consensuelle et maintenir un théâtre libre, engagé dans sa double fonction de réflexion et d’insurrection. Pour autant, s’il ne refuse pas la controverse, il veille à ne pas être dupe de ses propres contradictions. Bousculant les évidences et la bien-pensance rassérénée d’elle-même, il amène le public à garder les yeux et l’esprit ouverts, sans jamais donner de leçons politiques ou morales, conscient qu’il est, de par sa propre histoire, de l’échec de tout manichéisme théâtral.

En savoir plus
© Mathilda Olmi
© Mathilda Olmi
© Mathilda Olmi
Générique

Mise en scène et adaptation:
Frank Castorf

Textes:
Jean Racine (Bajazet)
Antonin Artaud (Le Théâtre et la peste)

Scénographie:
Aleksandar Denic

Costumes:
Adriana Braga Peretzki

Vidéo:
Andreas Deinert

Musique:
William Minke

Lumière:
Lothar Baumgarte

Assistanat à la mise en scène:
Hanna Lasserre
Camille Logoz (stage)
Camille Roduit (stage)

Assistanat à la scénographie:
Maude Bovey (stage)

Assistanat aux costumes:
Sabrina Bosshard

Avec:
Jeanne Balibar (Roxane)
Jean-Damien Barbin (Bajazet)
Adama Diop (Osmin)
Mounir Margoum (Acomat)
Claire Sermonne (Atalide)
Andreas Deinert (caméra)

Production:
Théâtre Vidy-Lausanne
MC93 - Maison de la Culture de Seine St-Denis

Coproduction:
ExtraPôle Région SUD* et le Grand Théâtre de Provence avec le soutien de la Friche Belle de Mai - Festival d’Automne à Paris - Théâtre National de Strasbourg - Maillon, Théâtre de Strasbourg, scène européenne - TANDEM Scène nationale, Douai - Bonlieu, Scène nationale Annecy -TNA / Teatro Nacional Argentino, Teatro Cervantes - Emilia Romagna Teatro Fondazione

* Plateforme de production soutenue par la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur rassemblant le Festival d’Avignon, le Festival de Marseille, le Théâtre National de Nice, le Théâtre National de la Criée, Les Théâtres, Anthéa, La Scène Nationale Liberté-Châteauvallon et la Friche la Belle de Mai 

Ce spectacle est soutenu par le projet PEPS dans le cadre du programme Européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020 

Le Cercle des mécènes soutient le Théâtre Vidy-Lausanne pour ce spectacle



 

Presse et Pro
Consultez et téléchargez divers documents liés au spectacle : dossier de presse, photos HD, feuille de salle, revue de presse...

Dossier de presse

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Programme de soirée

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Photos HD

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revue de presse

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Dossier de production

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Générique de tournée
Dates de tournée
20.11 - 22.11.2019 Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence (FR)
28.11 - 29.11.2019 TANDEM scène nationale, Douai (FR)
4.12 - 14.12.2019 MC93, Bobigny (FR) dans le cadre du Festival d'Automne à Paris (FR)
17.01 - 18.01.2020 Teatros del Canal, Madrid (ES)
12.02 - 13.02.2020 La Comédie de Valence (FR)
19.02 - 21.02.2020 Bonlieu scène nationale Annecy (FR)
1.03.2020 VIE FESTIVAL, Teatro Storchi Modena, ERT (IT)
12.06 - 13.06.2020 Teatro Municipal do Porto (PT)
19.06 - 20.06.2020 Teatro Nacional Donna Maria II, Lisbonne (PT)

▶▶ FRANK CASTORF Bajazet - en considérant... // TEASER

▶▶ #cesteuxquienparlentlemieux - Interview Claire Sermonne & Jeanne Balibar #1

▶▶ #cesteuxquienparlentlemieux - Interview Claire Sermonne & Jeanne Balibar #2

 

▶▶ #cesteuxquienparlentlemieux - Interview Jean-Damien Barbin #1

▶▶ #cesteuxquienparlentlemieux - Interview Jean-Damien Barbin #2

 

▶▶ #cesteuxquienparlentlemieux - Interview Jean-Damien Barbin #3

 

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Rencontre avec Guy Cherqui et David Verdier
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Introduction au spectacle
Vendredi 1.11 à 19h

+
La presse en parle
Bajazet - Le Monde
04 juin 2019
 

"Un "Dom Juan" iconoclaste au Printemps des comédiens"

 

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Bajazet - Le Matin Dimanche
27 octobre 2019
 

"Frank Castorf, libre et fougueux, s'empare de Racine"

 

En savoir plus...
Bajazet - 24 Heures
29 octobre 2019
 

"Frank Castorf l'iconoclaste électrise Racine"

 

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Deutschlandfunk - Bajazet
31 octobre 2019
 

"Politik, Machtgier und Eros"

En savoir plus...
Inferno Magazine - Bajazet
03 novembre 2019
 

"Bajazet, Frank Castorf éclairé de l'illumination Artaud"

 

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Bajazet - Le Temps
05 novembre 2019
 

"La jungle de Racine selon Frank Castorf"

En savoir plus...
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L'intrigue

Les personnages

Tous les personnages sont tendus entre des tentations contradictoires et ne cessent d’hésiter et de se contredire, ce qui ne fera qu’aggraver la situation.
 
  • Roxane : ancienne esclave devenue favorite du Sultan. Il lui a confié le pouvoir en son absence et lui ordonne de faire exécuter son frère Bajazet, mais elle l’aime en secret.
  • Bajazet : frère du Sultan, il est sous la menace d’une exécution arbitraire. Il est pris entre l’amour de deux femmes – Roxane qui peut le sauver mais qu’il n’aime pas et la princesse Atalide avec laquelle il voudrait fuir. La jalousie des deux lui sera fatale, tout autant que sa propre indécision.
  • Atalide : princesse de sang royal, elle est l’amante de Bajazet. Elle hésite entre lui conseiller d’accepter l’amour de Roxane pour être sauvé et sa passion pour lui.
  • Acomat : vizir du Sultan. Il complote pour mettre Bajazet sur le trône, épouser Atalide – et sauver sa vie. Avec Osmin, il représente les arcanes du pouvoir.
  • Osmin : observateur mystérieux aux intentions incertaines, il est le confident d’Acomat.
 

Une double intrigue

Deux intrigues se mêlent : la tentative d’échapper à une mort arbitraire en contestant un pouvoir cruel et un trio amoureux dans lequel deux femmes se disputent l’amour d’un homme.
 
La scène est dans le sérail du Sultan Ottoman Amurat.
Le Sultan Amurat est parti faire le siège de Babylone (Bagdad). Il a confié le pouvoir à Roxane, une ancienne esclave devenue sa favorite. Il redoute l’influence de son frère Bajazet : il ordonne qu’il soit exécuté. Commence alors une course contre la montre pour que Bajazet soit sauvé ou tué avant la fin du jour et le retour probable d’Acomat. Mais les intérêts politiques et les passions amoureuses vont se contredire et mener à l’issue fatale.
 
En l’absence du Sultan, le vizir Acomat complote pour mettre sur le trône Bajazet. Roxane est amoureuse de Bajazet : elle correspond en secret avec lui par l’intermédiaire d’Atalide – mais celle-ci est l’amante secrète de Bajazet. Le vizir Acomat, lui, espère épouser Atalide, s’assurant ainsi du pouvoir auprès du futur sultan. 
Roxane veut s’assurer de l’amour de Bajazet (elle ne le libérera de la prison et de la mort que s’il lui promet de l’épouser) avant de le placer sur le trône. Bajazet ne peut s’y résoudre, malgré les supplications de Roxane puis du vizir Acomat. Son amante Atalide finit par le convaincre d’écouter Roxane pour assurer sa survie. Mais à l’annonce de cette réconciliation, Atalide doute finalement de son amant et lui reproche de lui avoir trop bien obéi (alors qu’il n’a fait que garder le silence devant Roxane). Bajazet rappelle à Roxane qu’il ne l’a assurée que de sa reconnaissance. 
 
Roxane soupçonne finalement l’amour de Bajazet à Atalide. Mais Acomat prépare pourtant en secret et à son profit une révolution de palais qui délivrerait Bajazet. 
Roxane propose à Bajazet un marché : vivre et régner, au prix de la mort d’Atalide. Bajazet, révolté, refuse, puis est exécuté par Orcan et ses serviteurs muets. Atalide, ignorant la mort de son amant, avoue à la sultane son amour pour le sauver. 
 
Dans le texte de Racine, Roxane puis Bajazet sont assassinés conformément aux ordres d’Amurat, et après avoir refusé à Acomat de le suivre dans l’exil, Atalide se reproche d’être responsable de toutes ces horreurs et se tue, laissant la scène désertée. 
 
Sources du spectacle

A propos du titre du spectacle

Le titre du spectacle fait référence au Théâtre et la peste, texte célèbre d’Antonin Artaud ouvrant le recueil qu’il a consacré au théâtre, « Le Théâtre et son double », en 1936. Si cet essai n’est pas cité textuellement dans le spectacle, il en inspire la dramaturgie : en effet, Artaud y compare le théâtre qu’il appelle de ses vœux avec la maladie, se propageant de corps en corps et suspendant par l’urgence collective qu’elle déclenche les affaires courantes, rappelant le sens des seules nécessités vitales : enjeu premier de son théâtre de la cruauté. Le spectacle fait d’ailleurs référence à la maladie d’Artaud dont il a souffert toute sa vie, traitée par de la prise médicale d’opium, plus tard de peyolt – une des raisons de son voyage au Mexique – puis, lors de ses internements psychiatriques, par des électrochocs qui le détruisirent physiquement et psychiquement.

 

Les sources du spectacle

Bajazet de Racine

Frank Castorf suit la trame la tragédie de Racine, tout ne rendant la fin plus énigmatique sur le sort des différents personnages. Le texte des personnages annexes est redistribué aux cinq principaux protagonistes. 
En vieillissant Bajazet, qui n’est plus l’homme que toutes désirent de façon évidente, il fait ressortir les narrations multiples que Racine a enchâssées, notamment la rivalité des deux femmes, la Sultane Roxane et la princesse Atalide, et l’ambiguïté du vizir Acomat et de son confident Osmin.
Par une dramaturgie brechtienne – si on ose cet anachronisme – Racine décrit les mœurs de son temps à travers une fable située dans un pays lointain, source de fantasmes par méconnaissance, l’Empire Ottoman. Mais l’auteur du XVIIe siècle analyse ainsi la cour de Louis XIV, devenu un vaste théâtre anarchique de façade où les conventions mondaines, les jeux de pouvoir et les intrigues amoureuses se confondent. Le confinement du sérail est la métaphore parfaite où chacun s’inquiète jusqu’à la paranoïa de ce que pensent et font les autres, et dans lequel ce qui relève du fantasme ou de la réalité ne se distingue plus – Castorf l’accentue en laissant ouverte la fin de la tragédie, sans préciser ce qui relève de la réalité des dangers ou de l’hystérie collective. La crainte jalouse de ce que pensent les autres combinée au besoin de tumulte pour avoir l’impression d’être vivant aggravent les dangers des pouvoirs autoritaires. Toute ressemblance avec la réalité contemporaine ne saurait alors être fortuite...
 

Textes d’Antonin Artaud

Antonin Artaud (1896-1948) est un acteur, metteur en scène et poète français, auteur d’une des œuvres les plus originales et inédites du XXe siècle. Par son œuvre même, il luttera toute sa vie contre un monde faux qui lui impose un détachement de lui-même, et voudra inscrire le corps dans la pensée pour la vivre intégralement. De graves troubles nerveux entraineront son internement psychiatrique pendant près de 10 ans. Ses mises en scène et ses textes théoriques sur le théâtre ont profondément influencé les arts de la scène jusqu’à aujourd’hui.
Dans Bajazet, les textes d’Artaud viennent souligner les incertitudes des personnages de Racine, exprimer leurs pensées enfouies et relever qu’ils jouent un rôle dont ils ne parviennent pas à sortir (les protagonistes comme les acteurs).
Le Théâtre de Séraphin (1936)
Écrit lors son voyage au Mexique et intégré au recueil « Le Théâtre et son double », Artaud y décrit les rapports du théâtre avec la vie : la vie subit la fatalité, et le théâtre permet à l’inverse de s’y confronter pleinement, notamment en confondant les genres et en laissant s’exprimer l’entier de l’être.
Pour en finir avec le jugement de dieu (1947)
Création radiophonique hors du commun qu’Antonin Artaud enregistre quelques mois avant sa mort et dans laquelle il réalise vocalement quelques-unes de ses théories théâtrales sur le souffle ou la puissance du rythme et du rituel. Commandée par la radio, elle fut censurée la veille de sa diffusion et il faudra attendre 25 ans pour l’entendre sur les ondes. On y entend des textes lus par Maria Casarès, Roger Blin, Paule Thevenin et l’auteur. Artaud y conspue un monde industrialisé et mécaniste et lui oppose l’authenticité vitale d’un rituel qui libère l’être de ce qui lui est imposé par la société.
Lettres de ménage (1925)
Lettres de rupture adressée à une femme dans lesquelles transparaît son exigence sans compromis face aux contingences.
 
D’autres brefs extraits de textes d’Artaud sont cités, dont Notes pour une lettre aux balinais (1947), deux « lettres de ménage » (1925), deux lettres à Fernand Pouey (1947-48) et des propos rapportés par Jacques Prével.
 

Textes additionnels

Pensée de Pascal sur le divertissement : réflexion du philosophe français sur le besoin de tumulte, sans savoir ce que l’on cherche, pour se donner l’impression de vivre, plutôt que d’apprécier le bonheur chez soi.
 
Poème du cancrelat de Kirilov, extrait de Les Démons de Dostoïevski. Un cancrelat tombe dans un bol plein de mouches. Les mouches s’en plaignent sans comprendre que le danger est ailleurs. La plainte contre le médiocre, le petit ou l’insignifiant fait oublier ce que l’on vit et les dangers que l’on encourt. Ce rappel humoristique (Bajazet en cancrelat ?) vient rappeler à la fois le jeu social et théâtral, en partie inconséquent, des différents personnages et le caractère incertain de leur mort finale.
 
Une tragédie de la peur de vivre

Conspirations et passions

Ecrite en 1672, quarante ans après les faits qu’il rapporte, Bajazet se déroule à Constantinople dans le palais d’un sultan tyrannique qui va agir à distance, sans jamais apparaître en scène, sur fond de légitimité politique gagnée par le succès militaire. La tragédie décrit l’intrication fatale d’un pouvoir despotique, de conspirations secrètes et de sentiments passionnels dans l’élite de l’Empire Ottoman. 

Dans cette tragédie, comme des autres de Racine et dans les textes d’Artaud, tout est affaire de parole, de ce qu’elle sous-entend et de ce qu’elle déclenche. C’est l’une des plus étonnante de Racine : contrairement à ses autres grands textes, où l’issue tragique est énoncée dès le début et sera confirmée scène après scène, ici à chaque instant tout pourrait basculer différemment : les personnages, déchirés entre des intérêts contradictoires, ne cessent d’hésiter et de se contredire. 

Vivre dans la peur

À chaque scène, Racine entretient la possibilité de nombreuses issues – qui acceptera quoi, quelles alliances se noueront finalement – et file des intrigues parallèles. Tous restent indécis sur leur propre destin, sur ce qu’ils souhaitent vraiment et ont peur de perdre – amour, pouvoir ou vie. Frank Castorf met en scène des êtres qui vivent dans la peur à ne pas savoir choisir. Ils se construisent des personnages, s’inventent des manières d’être, singent leurs propres passions pour se donner l’impression de vivre – ce qu’Acomat explicite finalement en citant Pascal : vivre dans le tumulte parce qu’on ne sait pas être heureux et qu’on n’attend rien vraiment. Ils subissent leur propre situation et leurs sentiments et, en conséquence, rendent plus tragiques encore les événements qui surviennent. 

Castorf et le réel réinventé par la parole

Plus que des dramaturges filant des thématiques à illustrer, Castorf trouve ainsi avec Racine et Artaud, comme précédemment avec Goethe ou Dostoïevski, des alliés et des frères solidaires, avec qui il partage la recherche d’un art vivant, puissant et déterminé, désapprenant les « bonnes manières » artistiques et les fictions lisses pour retrouver le réel à travers l’art. Comme lui, Racine et Artaud ont opposé les évidences convenues et les rites mondains aux puissances souterraines de l’être, occasionnant de profonds renouvellements esthétiques. 
Contester les contingences et les compromis et faire de l’art le lieu d’une réinvention du réel par l’artiste, dans l’instant de sa création, plutôt qu’une projection de fantasmes ou de discours : avec les textes de deux des plus importants poètes français, Castorf explore un nouveau répertoire tout en poursuivant son œuvre de déconstruction jouissive débutée il y a plus de 40 ans.
 

Théâtre Vidy-Lausanne

Directeur Vincent Baudriller

Av. E-H. Jaques-Dalcroze 5

CH-1007 Lausanne

Billetterie +41 21 619 45 45

Administration +41 21 619 45 44

info [at] vidy [dot] ch

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