Metteure en scène
Depuis de nombreuses années, la metteuse en scène de théâtre et d’opéra londonienne Katie Mitchell a élaboré un art singulier et engagé basé sur une maîtrise exceptionnelle de la technologie et de la narration. Ses relectures de textes du répertoire mettent en valeur un point de vue minoritaire, souvent féminin, à l’intérieur d’un texte, pour en montrer à la fois l’importance décisive dans le drame et l’implicite mise en retrait dans la narration – Mademoiselle Julie de Strindberg depuis le point de vue de la servante, ou La Cerisaie de Tchekhov depuis le point de vue des arbres, par exemple. Avec son théâtre, formellement inventif et résolument féministe, elle a pris en compte depuis une décennie sa propre responsabilité d’artiste vis-à-vis du changement climatique, d’une part en refusant de prendre l’avion, d’autre part en en faisant le sujet explicite de certaines créations, en collaborant avec des scientifiques ou en replaçant des textes dans le contexte d’un désastre écologique.