Aller au contenu principal
  • Accueil
  • Au programme
    • Saison 20/21
      • Autour des spectacles
    • Afficher le calendrier
  • Publics
    • Kids, ados & familles
    • Jeunes et étudiant·e·s
    • Enseignant·e·s
    • Publics en situation de handicap
    • Multilingual audience
    • Presse
  • Abonnement Général Vidy
  • Vidy + Médiation
    • Vidygital
    • Vidy + Podcasts
    • Vidy + Autour des spectacles
    • Vidy + Projets partagés
    • Vidy + École
    • Vidy + Formation
  • Vidy production
    • Productions et tournées
    • Coproductions
    • Parcours Commun
  • Le Théâtre
    • Projet et histoire
    • L'équipe
    • Conseil de fondation, soutiens et partenaires
    • Travaux de rénovation
    • Le pavillon en bois
    • La Baraka
    • La Librairie
    • Les salles et l'atelier
    • Emplois et stages
    • Vidy dans les médias
    • Archives
  • Partenaires
    • Projets partenaires
    • Cercle des mécènes
    • Ami·e·s du théâtre
    • Club des entreprises
    • Librairie Payot - Grands Débats
    • Projets Interreg
  • Infos pratiques
    • Contacts
    • Accès et horaires
    • Tarifs
    • S'abonner
    • Boutique en ligne
    • Bon cadeau
    • Bourse aux billets
    • Navettes Genève gratuites
    • FAQ
    • Conditions générales
  • Plan de protection Covid
  • Vidy durable
  • Mon compte
  • Recevoir la newsletter
Théâtre Vidy-Lausanne

Menu

  • fr
  • en

Achetez vos billets

Acheter

Lenga

Le GdRA/Christophe Rulhes/Julien Cassier

Lenga

Un anthropologue-musicien et un danseur acrobate du GdRA invitent un acrobate-danseur Merina (Madagascar), un danseur-musicien Xhosa (Afrique du Sud) et leurs grand-mères aux langues oubliées pour une création acrobatique, musicale et vidéo, résistant ainsi à l’appauvrissement de la diversité linguistique.

L’anthropologue et musicien occitan Christophe Rulhes et le danseur, acrobate et comédien Julien Cassier invitent Maheriniaina Pierre Ranaivoson, acrobate, danseur et chanteur merina de Madagascar, et Lizo James, danseur et musicien xhosa sudafricain ayant grandi dans les townships du Cap. Ensemble, ils sont partis à la rencontre de leurs grand-mères qui témoignent, en vidéo, des langues merina ou xhosa qu’elles sont fières de parler, de la culture qu’elles portent, de leur transmission incertaine. Sur le plateau, les petits-fils dansent, mêlant leurs savoirs traditionnels et leurs influences contemporaines. Dans Lenga, création acrobatique, musicale et vidéo, ce qui sépare tradition et modernité s’amenuise, témoignant d’une transmission inventive.

Le GdRA (Groupe de Recherche Artistique) réagit ainsi à ce que les géologues ont appelé « l’anthropocène » : nous serions entrés dans une nouvelle ère géologique, définie par le fait que l’action humaine a désormais davantage d’influence sur les mutations écologiques, géologiques et climatiques que toute autre forme de déterminant. Cette nouvelle ère s’accompagne, entre autres aspects, de l’appauvrissement rapide de la biodiversité, mais aussi de la diversité culturelle et linguistique. Pour en rendre compte, le GdRA débute un nouveau cycle de créations appelé « La Guerre des Natures », dont Lenga est le premier volet : une manière de faire des mondes en chantant, en dansant et en résistant à la disparition de la diversité des cultures, et de relier la mémoire personnelle à l’histoire collective.

Du 1 au 12 novembre 2016
Durée:
env. 90 min
Salle René Gonzalez

En français, xhosa, anglais, merina et occitan, surtitrés en français
Théâtre/Musique/Danse/
Vidéo/Cirque
Création à Vidy

Dates et horaires

Mardi, novembre 1, 2016 - 7:30pm mar 01.11 19h30
Mercredi, novembre 2, 2016 - 7:30pm mer 02.11 19h30
Jeudi, novembre 3, 2016 - 7:30pm jeu 03.11 19h30
Vendredi, novembre 4, 2016 - 7:30pm ven 04.11 19h30
Samedi, novembre 5, 2016 - 8:30pm sam 05.11 20h30
Mardi, novembre 8, 2016 - 7:30pm mar 08.11 19h30
Mercredi, novembre 9, 2016 - 7:30pm mer 09.11 19h30
Jeudi, novembre 10, 2016 - 7:30pm jeu 10.11 19h30
Vendredi, novembre 11, 2016 - 9:00pm ven 11.11 21h00
Samedi, novembre 12, 2016 - 7:00pm sam 12.11 19h00

Relâche dim. 6.11 et lun. 7.11
Tarif M


PARCOURS VIDY
Enchaînez 2 spectacles et bénéficiez du tarif S pour la 2e représentation
Lenga + Nkenguegi
5.11 Acheter
Celui qui tombe + Lenga
11.11 Acheter | 12.11 Acheter

Billets, horaires et infos détaillées
Le GdRA/Christophe Rulhes/Julien Cassier
Le GdRA/Christophe Rulhes/Julien Cassier

Qu’il mette en scène, écrive, joue de la musique ou mène des enquêtes anthropologiques, Christophe Rulhes, né dans une famille paysanne, cherche toujours à donner à lire la diversité culturelle du monde, apprécier la multiplicité joyeuse des identités et montrer que tradition et modernité sont des notions peu adaptées. C’est un chercheur qui poursuit la possibilité d’un théâtre à la croisée des sciences humaines et du spectacle, qui témoignerait dans sa forme même et au présent des liens hybrides et multiples qui lient les êtres entre eux. En 2005, il fonde avec Julien Cassier le Groupe de Recherches Artistiques, Le GdRA. À Vidy, ils ont présenté Lenga en 2016.

Julien Cassier, originaire de Haute-Garonne, acrobate et voltigeur, est le chorégraphe et le scénographe du GdRA qu’il codirige avec Christophe Rulhes. Il nourrit sa pratique scénique des enquêtes anthropologiques du groupe, qu’il coordonne également. Il ouvre alors l’acrobatie à la chorégraphie, à la parole et au multimédia. La danse de cet acrobate est physique et engagée, dans tous les sens du terme, impliquant le corps tout entier dans l’action.

Du même artiste
Selve - Itu jekët Sylvana
En savoir plus
© le GdRA
© le GdRA
© le GdRA
Vidéos
Lenga II
Vidy +
 

Après la représentation, participez à une rencontre avec l’équipe artistique, occasion d’une discussion conviviale sur l’expérience qui vient d’être partagée, ses thèmes, sa fabrication, les impressions qu’elle laisse ou les questions qu’elle soulève.

Entrée libre, sans réservation

Vendredi 4.11

+
Générique

Conception, texte et mise en scène:
Christophe Rulhes

Chorégraphie:
Julien Cassier

Scénographie:
le GdRA

Musique:
Christophe Rulhes
Lizo James

Images:
le GdRA
Edmond Carrère
Ludovic Burczykowski

Costumes:
Céline Sathal

Lumière:
Adèle Grepinet

Son:
Pedro Theuriet

Avec:
Julien Cassier
Lizo James
Maheriniaina Pierre
Ranaivoson
Christophe Rulhes

Diffusion:
AlterMachine/Elisabeth Le Coënt

Production:
le GdRA

Coproduction:
Théâtre de Vidy – Le Printemps des Comédiens, Montpellier – l’Usine - Centre National des Arts de la Rue, Tournefeuille – Cirque-Théâtre, Pôle National des Arts du Cirque Haute-Normandie, Elbeuf – Les 2 Scènes - Scène Nationale, Besançon – Le Théâtre Romain Roland, Villejuif – La Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie, Cherbourg-Octeville – CIRCa, Pôle National des Arts du Cirque, Auch – Le Théâtre Garonne, scène européenne, Toulouse – Les Treize Arches, scène conventionnée, Brive

Le GdRA reçoit le soutien de l’Institut Français et de la Convention Institut Français / Ville de Toulouse pour les résidences de création de LENGA à Madagascar et à Cape Town. La compagnie est conventionnée par la DRAC et le Conseil Régional Languedoc-Roussillon | Midi-Pyrénées et la Ville de Toulouse.

Avec le soutien de:
DGCA - ADAMI – DICRéAM – SPEDIDAM – l’Aléa des Possibles - Chapitô Métisy, Madagascar – l’école du ZIP ZAP Circus au Cap, Afrique du Sud.

Mise à disposition d’espace :
La Grainerie-Fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, Balma Toulouse-Métropole

Création à Vidy

Documentation
Consultez et téléchargez divers documents liés au spectacle : dossier de presse, photos HD, feuille de salle, revue de presse...
Contact presse française

Dossier de presse

Télécharger PDF

Programme de soirée

Télécharger ZIP

Photos HD

Télécharger ZIP
Dates de tournée
17.11 - 19.11.2016 Cirque-Théâtre, Elbeuf
23.11 - 24.11.2016 les 2 Scènes - Scène nationale de Besançon
1.12.2016 Théâtre des 13 arches, Brive
21.03 - 25.03.2017 Théâtre Romain Rolland, Villejuif
30.05 - 2.06.2017 Théâtre Garonne, Toulouse
1.06.2017 Le Printemps des comédiens, Montpellier
Pour prolonger le spectacle

Petite bibliographie proposée de Lenga

Enquête & Document, site du GdRA : Entretiens filmés (M.M. Gaillard, Slimane Haddadi, Claude Bernoux) et entretiens retranscrits sur la littérature orale (Joël Bélanger, Arthur Geindre, Aïcha Gourganne) : http://legdra.fr/enquete-et-documents/terrains-etentretiens/

VIFS | Un musée de la personne sur Vimeo, entretiens et film de Nadège Pandraud avec Christophe Rulhes : https://vimeo.com/album/3385592

Articles de Christophe Rulhes sur le travail du GdRA, site du GdRAE :

- http://legdra.fr/wp-content/uploads/Article-Christophe-Rulhes.pdf

- http://legdra.fr/wp-content/uploads/ARTICLE-CHRISTOPHE-RULHES.pdf

Autres articles sur le travail du GdRA :

- BORDENAVE J., «le GdRA, l’imprévisible ordinaire», Mouvement, mars 2010.

- FAGET A.-S., « Processus et enjeux de créations élaborées avec des documents », le GdRA, Nature Theater of Oklahoma, l’Encyclopédie de la Parole, Mémoire de Master 2, Université Paris III - UFR Arts et Médias département d’études théâtrale, 2013.

Ouvrage sur les théâtres dits « documentaire », « du réel », « du témoignage » auxquels le GdRA est parfois rattaché :

- KEMPF L. et MOGUILEVSKAIA T. (dir.), Le théâtre neo-documentaire : résurgence ou réinvention ?, Presses Universitaires de Nancy, 2014.

Ouvrages de Joëlle Zask, philosophe de l’art et du politique, présidente du GdRA, sur les arts de la participation :

- ZASK J., Participer, Essai sur les formes démocratiques de la participation, Paris, le Bord de l’eau, 2011.

- ZASK J., Outdoor Arts, la Découverte, Les Empêcheurs de Penser en rond, 2013.

- ZASK J., Arts et démocratie, Peuples de l’Art, Paris, Presses Universitaires de France, 2003.

Films sur Lenga : répétitions à Cherbourg, séquence sur le rituel Ukwaluka avec Lizo James et Christophe Rulhes, retours d’enquêtes à Antananarivo chez Maheriniaina Pierre Ranaivoson : https://vimeo.com/album/3582127

Sur les thèmes de la disparition et de l’invention des langues, de la biodiversité linguistique :

- Lengas n°61, Le mythe du dernier locuteur, Presses Universitaires de la Méditerranée, 2007.

- EVANS N., Ces mots qui meurent, les langues menacées et ce qu’elles ont à nous dire, Paris, la Découverte, 2012

- NETTLE D., ROMAINE S., Ces langues, ces voix qui s’effacent, Paris, Autrement, 2003.

- Bibl. Scientifique, Les langues du monde, Paris, Belin Pour la Science, 1999

Sur la notion d’Anthropocène et le rapport nature/culture :

- DESCOLA P., Par delà Nature et Culture, Paris, Gallimard, 2005.

- LATOUR B., Face à Gaïa, Paris, La Découverte 2015.

- BONNEUIL Ch., FRESSOZ J.-B., L’évènement Anthropocène, Paris, Seuil, 2013

- AZAM G., Osons rester humains, LLL, 2015.

Articles de presse :

- WEVER de P., « Anthropocène : sujet géologique ou sociétal ? », Le Monde, 12 septembre 2016, URL : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/09/12/anthropocene-sujet-geologique-ou-societal_4996574_1650684.html#lVgr3yz364b67CZE.99

- CHAUVEAU L., « Les géologues du monde entier sont à la recherche du clou d'or », Sciences et Avenir, 1er septembre 2016, URL : http://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/geologie/les-geologues-du-monde-entier-sont-a-la-recherche-du-clou-d-or_104313

Emission de radio :

- "Changement d’époque géologique pour la Terre : questions sur l’anthropocène", Le Téléphone sonne présenté par Nicolas Demorand diffusé le 14 septembre 2016 avec Christophe Bonneuil (historien des sciences au CNRS), Catherine Jeandel et Sophie Bescherel (journaliste scientifique à France Inter), URL : https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-14-septembre-2016

Ouvrages d’anthropologie :

- VIVEIROS DE CASTRO E., Métaphysique Cannibale, Paris, PUF, 2012

- COMAROFF J. et J. Comaroff, Zombies et frontières à l’ère néolibérale, le cas de l’Afrique du Sud post-apartheid, Paris, les Prairies Ordinaires, 2010.

Un film :

- DEPARDON R., Donner la Parole, 2008, in « Donner la Parole », coffret de quatre courts métrages documentaires de Raymond Depardon.

Entretien avec le GdRA

Réalisé par Diana Pakrevan, Thierry Buser et François Dubuis, enseignants du Canton de Vaud.

Entretien réalisé par Diana Pakrevan, Thierry Buser et François Dubuis, enseignants du Canton de Vaud.

Le titre de votre spectacle est Lenga, qui signifie « langue » en occitan, langue parlée par le grand-père de Christophe Rulhes. Pourquoi employez-vous ce mot au singulier ? Souhaitez-vous parler la langue « universelle » du théâtre ? Faut-il entendre la distinction entre langue et parole du linguiste Saussure ?

Le titre de la pièce est Lenga en occitan, en effet, qui fut la langue parlée et non écrite par mon grand-père. Je ne comprends pas trop votre question sur la langue universelle du théâtre. J’ai du mal à concevoir un théâtre universel ou les universaux du théâtre face aux formes extrêmement variées décrites par l’ethnoscénologie, si ce n’est peut-être la mise en jeu commune du corps. «Langue » parlée, désirée, oubliée, recomposée. « Langue », sans article, à la croisée des particularismes et des singularités de parole, à l’appui de la faculté de langage que Saussure pensait innée, ayant recours au système codé et conventionnel de la langue (les trois items Saussuriens, langage/langue/parole). A la croisée donc de la singularité radicale en prosodie, rythme, timbre de la parole vernaculaire, accentuée et personnelle, et de la dimension partagée, attachée et communautaire de la langue. Mais je n’avais pas forcément pensé à Saussure en proposant ce titre, mais plus à David Nettle, Suzanne Romaine, Nicholas Evans, Claude Hagège ou Henri Meschonnic… Ou, de façon plus primordiale et je réitère, à mon grand-père et à sa « lenga nostra », « lenga nautres »… notre langue, « la lenga nostra »… la langue notre, la langue de nous autres...

Le sous-titre du spectacle est : « la guerre des natures ». Quelles sont ces natures en conflit ?

La Guerre des Natures renvoie directement à la multiplicité des conceptions du rapport nature/culture qui habitent la planète. Elles sont classées en quatre ontologies selon Philippe Descola suivi largement par Tim Ingold, Bruno Latour, Viveiro De Castro et une grande part de la communauté anthropologique de notre temps : le naturalisme, l’animisme, l’analogisme ou le totémisme. Latour ou De Castro pensent que ces conceptions sont en tensions conflictuelles. Nous souscrivons à cet examen concurrentiel des définitions de la nature. Si certains occidentaux pensent avoir gagné cette guerre en croyant dominer et utiliser les ressources naturelles, les indiens Yanomamis, mais aussi de nombreux géologues, océanologues, paléontologues du climat, nous rappellent que la nature nous rattrape déjà. Les natures en conflits sont donc les diverses conceptions et usages que s’en font les hommes. Voir par exemple l’océanographe Catherine Jeandel au sujet de la nature et de ses périls.

Pourquoi Lenga / La guerre des natures - tome 1 ? Quelle sera la suite de ce spectacle ? Dans quel projet plus général s’inscrit le premier tome ?

La suite nous emmène en Amazonie chez le chef Yanomami Davi Kopenawa qui nous dit vouloir défendre sa langue, sa terre, notre terre (t2), puis au Japon avec Yoshida Kanroku, maître de Bunraku traditionnel acceptant de jouer son théâtre dans la No Go Zone atomique de Fukushima (t3)… à suivre. Le premier tome s’inscrit dans une vaste enquête théâtrale sur l’usage et la conception qu’ont les hommes de leur rapport nature/culture à travers le monde.

Il me semble que vous souhaitez contrer la disparition des langues par votre spectacle. N’est-ce pas une fatalité que les langues disparaissent ? Cela est toujours arrivé ! De la mort naît souvent la vie : la mort du latin a donné naissance aux langues néo-latines (le français, le provençal, l’italien, le catalan,…) Des germes des langues disparues survivent.

Je ne souhaite pas contrer la disparition des langues qui est inéluctable. Je n’en ai pas la prétention. La montrer pour y résister un peu ? Peut-être… Parler d’une expérience concrète de diglossie, bilinguisme, biculturalisme à travers des cas occitans, malgaches, sud-africains ? Oui. Constater qu’aujourd’hui entre 7000 et 6000 langues sont parlées dans le monde et que la moitié d’entre elles sont vouées à la disparition d’ici 100 ans ? Oui... Selon Nicholas Evans, la diversité linguistique était plus forte sur Terre il y a 10 000 ans (« Ces mots qui meurent» p.32-33). Cette érosion de diversité accompagne la sixième extinction des espèces et l’ère de l’Anthropocène que le 35eme congrès international de géologie en 2016 vient de valider scientifiquement par sa discipline (le concept date déjà de plus de dix ans dans d’autres disciplines). Cette disparition de langue extrêmement accélérée et récente (elle a explosé dès le 16ème, la colonisation et l’occidentalisation aidant) est sans équivalent dans l’histoire de l’humanité. Elle est nouvelle et dépasse « le mouvement naturel des langues » fait de disparition et d’apparition (cf. Suzanne Romaine). Elle est le fait de l’homme (et de certains hommes en particulier) et de la violence des impérialismes. La filiation des langues est très complexe et débattue. On ne pense plus aujourd’hui qu’il existe une protolangue primaire et même la famille des langues indo-européennes est remise en cause (cf. Jean-Paul Demoule par exemple). L’influence du Latin dans ses métissages avec les langues Celtes et vers la formation des langues Romanes est très débattue et commentée. L’âge d’or ou d’argent du Haut-Latin ne correspond sans doute pas aux réalités vernaculaires des langues romanes ou Bas-Latins. Bien sûr qu’il reste des traces du Latin dans nos langues. Le Latin n’est pas une langue disparue, il est enseigné, valorisé, parlé au Vatican où il est langue officielle, vif à la communauté européenne pour certaines signalétiques, la devise européenne est en Latin, il s’utilise à la confoederatio helvetica, etc.

Langues, dialectes, patois : faut-il tout préserver ? La langue est un moyen de communication. Trop de diversité ne risque-t-elle pas de l’entraver ? L’unité, l’identité d’un peuple fait sa force face aux autres.

Quelques cas de plurilinguisme pacifistes et intelligents, l’île du Bentiinck dans le Queensland australien ou la vallée du Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où une personne parle quatre à cinq langues; chaque langues étant utilisée par 200 à 2000 locuteurs ; plus de 300 langues le long du fleuve. La compréhension est totale. La dynamique culturelle et écologique est très forte avec une très belle biodiversité linguistique et naturelle. A Madagascar où nous avons filmé pour Lenga et d’où vient le danseur Maheriniaina Ranaivoson, 30 dialectologies, 18 langues officielles, tout le monde s’y comprend. Maheriniaina progresse dix fois plus vite que moi dans l’apprentissage des langues. Le multilinguisme emmène ouverture et capacité de l’esprit. Voir les travaux du sociologue Jacques Lautray par exemple. La diversité des langues communique bien mieux que la pauvreté du monolinguisme laïc moderne ; voir le commerce pacifié et extrêmement plurilingue dans le Sepik Océanien ou en Amazonie amérindienne. Il ne peut pas y avoir d’entrave à la diversité culturelle autre que l’autocratie des états nations capitalistes et leur cohorte de grammairiens et d’écoles de bonne conduite ; voir la troisième république français raciste, colonisatrice et scolarisante pour tous. Lire le français Jules Ferry dans le texte, père de l’école publique, c’est lire le racisme à livre ouvert, envers les particularismes lointains et colonisés comme envers les particularismes internes et historiques à la « métropole » française. Les peuples jaugent trop souvent leur force au moment de faire la guerre, ou quand il s’agit d’assimiler ou de tolérer l’autre. Au GdRA la notion de peuple national nous fait peur. Les termes identité et unité des peuples m’inquiètent. Face à qui faut-il être fort ? Quel-est donc cet autre ?

Vous cherchez à lutter contre l’anthropocène par l’anthroposcène. Par quels moyens votre théâtre tente-t-il de faire résistance à la disparition des langues ?

En parlant de diversité et de fragilité. En faisant au plateau le portrait de personnes réelles. En racontant des histoires vraies de familles, de natures et de cultures. Voir réponse 4.

Est-ce que votre théâtre se veut politique ?

Notre théâtre se veut sincère et ludique. Il s’engage dans la cité et parle au public depuis le public qu’il filme, enquête, invite et à qui il donne humblement la parole. C’est une politique au sens du philosophe et pédagogue John Dewey et au sens de la philosophe et politiste Joëlle Zask qui est aussi la présidente du GdRA.

Le Groupe de Recherche Artistique (GdRA)
Présentation

Le GdRA est fondé en 2005 par l’auteur, metteur en scène et musicien Christophe Rulhes et l’acrobate, chorégraphe et scénographe Julien Cassie. Ils associent à leur théâtre des comédiens, performeurs, circassiens, danseurs, musiciens, créateurs numériques, cadreurs et réalisateurs, chercheurs et universitaires. Selon les écritures scéniques, le GdRA compose ainsi un groupe variable à la croisée des disciplines et compose un jeu à l’adresse directe et spontanée. En 2010, le GdRA est invité au 64ème festival d’Avignon avec le spectacle Singularités ordinaires créé en collaboration avec Sébastien Barrier. En 2013, la compagnie crée VIFS dans le cadre de la capitale européenne de la culture à Marseille. En 2014, Sujet clôt au Théâtre de Toulouse Le triptyque de la personne débuté en 2007 avec Singularités ordinaires et poursuivi par Nour en 2010.

Par ailleurs et depuis 2008, dans le cadre d’un cycle théâtral intitulé Les experts du vécu, le GdRA a créé une dizaine d’oeuvres scéniques, installations, muséographies, films, liés par l’enquête à des territoires et à des partenaires spécifiques. Julien Cassier et Christophe Rulhes animent aussi Pour une belle diplomatie, temps d’expérimentation avec les publics – ateliers, stages, formations, communications, créations contextuelles – et dialoguent régulièrement avec des chercheurs tels que Bruno Latour, Joëlle Zask, Alicia Buckstein, Constance de Gourcy, Vincent Girard. Christophe Rulhes, diplômé de l’EHESS en sociologie et en anthropologie est fréquemment invité à l’Université pour traiter de recherche action ou des rapports arts/sciences et théâtre humanités. En 2014, le GdRA entame une nouvelle série de pièces intitulée La guerre des natures qui débute avec Lenga. Elle se poursuivra avec un portrait théâtral d’un horticulteur chaman d’Amazonie.

Au GdRA, l’action débridée, le texte et le corps sont centraux. La musique est orale, teintée d’une conviction post-punk, libre, improvisée, bruitiste et chansonnière. L’engagement des performeurs correspond à une dissémination biographique sur scène. Les interprètes mettent en jeu par leur corps une part de leur vécu et de leur histoire propres. Au cours des temps de répétition, le texte s’écrit en partie pour eux et par eux. Ils sont donc invités parce qu’ils détiennent des gestes et des informations privilégiés quant au récit à dire, ses thèmes, ses savoirs faire et ses savoirs être.

Depuis quelques années déjà, on peut entendre parler ou lire au sujet du travail du GdRA, de la mise en oeuvre d’un théâtre anthropologique, du réel, ou documentaire. En acceptant la part fictionnelle immanente à toute réalité et la part de réel qui habite chaque récit, Christophe Rulhes et Julien Cassier semblent chercher avant tout une fiction vraie et des formats aptes à révéler et à déployer les singularités de tout un chacun. C’est donc un théâtre de la personne, avec ses fragilités et ses capacités, qu’ils remettent à l’oeuvre à chaque proposition. Ce théâtre de la participation forte de l’interprète ou du témoin, trouve un écho dans les arts politiques et la philosophie pragmatiste.

Théâtre Vidy-Lausanne

Directeur Vincent Baudriller

Avenue Gustave Doret

CH-1007 Lausanne

Billetterie +41 21 619 45 45

Administration +41 21 619 45 44

info [at] vidy [dot] ch

Accès

Horaires

Contact

Mon compte

Copyright @2018 Vidy

All rights reserved