Conférence sur un espace d’accélération du monde (la banquise, les hommes, les désirs et la dorsale de Lomonossov). Le Pôle Nord, c’est l’avenir. Le devenir du globe est en train de s’y jouer. Ce qui sera révélé ici sera la vérité. Nue. Brute.
Conférence sur un espace d’accélération du monde (la banquise, les hommes, les désirs et la dorsale de Lomonossov). Le Pôle Nord, c’est l’avenir. Le devenir du globe est en train de s’y jouer. Ce qui sera révélé ici sera la vérité. Nue. Brute.
Particulièrement désespérante, inéluctable. Mais peut-être aussi annonciatrice d’un nouveau monde à habiter et à inventer.
À l’Unil, Frédéric Ferrer, géographe de formation passé au théâtre, présente six conférences/performances, des cartographies théâtrales du monde pour composer un Atlas de l’anthropocène.
Il y traite de territoires inattendus, parfois cocasses mais toujours symptomatiques des conséquences du changement climatique comme des difficultés à l’appréhender.
À partir d’une enquête de terrain et d’une recherche en dialogue avec des scientifiques, Frédéric Ferrer écrit, met en scène et interprète de vraies fausses conférences. Ses interventions confinent à l’absurde et ne manquent pas d’humour alors même que les connaissances exposées sont rigoureusement exactes et les situations décrites sont pour le moins inquiétantes… Entre savoirs et art, l’entrain de cet auguste conférencier interpelle la conscience et réveille la lucidité.
Les deux premières Cartographies ont déjà eu lieu à l'automne 2020.
Lundi 26 octobre 2020
Cartographie 1: À la recherche des canards perdus
En septembre 2008, la Nasa lâche 90 canards jaunes en plastique dans un glacier du Groenland pour mesurer la vitesse du réchauffement climatique (véridique). Attendus quelques semaines plus tard dans la baie de Disco, les canards ne réapparaissent jamais. Où sont-ils passés?
Mercredi 28 octobre 2020
Cartographie 2: Les Vikings et les satellites
Conférence sur l’importance de la glace dans la compréhension du monde (les climato-sceptiques, les réchauffistes et le Groenland). Mille ans après, la disparition des Vikings du Groenland continue de semer la pagaille dans la communauté scientifique. Les satellites peuvent-ils nous aider à comprendre ce qui se joue?
Lundi 8 novembre 2021
Cartographie 3: Les déterritorialisations du vecteur
Le moustique tigre, les aires d’autoroute, la dengue et le chikungunya (contribution à une géographie des épidémies). Le vecteur, c’est le moustique tigre, aedes albopictus. Il est rayé et transmet des virus. Originaire d’Asie, il menace aujourd’hui la santé de plusieurs millions d’êtres humains. Comment se protéger d’Albo?
Mardi 9 novembre 2021
Cartographie 4: Pôle Nord
Conférence sur un espace d’accélération du monde (la banquise, les hommes, les désirs et la dorsale de Lomonossov). Le Pôle Nord, c’est l’avenir. Le devenir du globe est en train de s’y jouer. Ce qui sera révélé ici sera la vérité. Nue. Brute. Particulièrement désespérante, inéluctable. Mais peut être aussi annonciatrice d’un nouveau monde à habiter et à inventer.
Lundi 22 novembre 2021
Cartographie 5: WOW!
Conférence sur nos possibilités de vivre ailleurs (le paradoxe de Fermi, l’équation de Drake et les petits hommes verts). Régulièrement, de nouveaux signes laissent apparaître que la terre ne sera un jour plus vivable. L’humanité devra donc partir. Les premiers signes extraterrestres et la découverte de plusieurs exoplanètes nourrissent quelques espoirs.
Mardi 23 novembre 2021
Cartographie 6: De la morue:
… et des questions vraiment très intéressantes qu’elle pose pour la compréhension de tout un tas de choses du monde d’aujourd’hui (Pêche, prédation, sexe, amnésie et pouvoirs en occident). Pendant plus de 5 siècles, la morue a façonné les paysages et la vie des êtres humains, alimenté un commerce triangulaire puissant, fondé le libéralisme et nourri les esprits et les ventres de millions d’êtres humains. Mais la morue n’est plus là.
Mardi, novembre 9, 2021 - 8:00pm | mar 09.11 | 20h00 |
Saison 21/22
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Les deux premières Cartographies ont déjà eu lieu à l'automne 2020.
Lundi 26 octobre 2020
Cartographie 1: À la recherche des canards perdus
En septembre 2008, la Nasa lâche 90 canards jaunes en plastique dans un glacier du Groenland pour mesurer la vitesse du réchauffement climatique (véridique). Attendus quelques semaines plus tard dans la baie de Disco, les canards ne réapparaissent jamais. Où sont-ils passés?
Mercredi 28 octobre 2020
Cartographie 2: Les Vikings et les satellites
Conférence sur l’importance de la glace dans la compréhension du monde (les climato-sceptiques, les réchauffistes et le Groenland). Mille ans après, la disparition des Vikings du Groenland continue de semer la pagaille dans la communauté scientifique. Les satellites peuvent-ils nous aider à comprendre ce qui se joue?
Lundi 8 novembre 2021
Cartographie 3: Les déterritorialisations du vecteur
Le moustique tigre, les aires d’autoroute, la dengue et le chikungunya (contribution à une géographie des épidémies). Le vecteur, c’est le moustique tigre, aedes albopictus. Il est rayé et transmet des virus. Originaire d’Asie, il menace aujourd’hui la santé de plusieurs millions d’êtres humains. Comment se protéger d’Albo?
Le 8 novembre à 18h (Internef, salle 272), avant la cartographie no 3, vous avez également l'occasion de suivre le premier cycle de rencontres Des formes de vie, un cycle de rencontres entre sciences et théâtre conçu et animé par Eric Vautrin, en partenariat avec Les 2Scènes à Besaçon et l'UNIL. Cette première rencontre sera l'occasion d'un échange avec la chercheuse et metteuse en scène Frédérique Aït-Touati. Réserver
Mardi 9 novembre 2021
Cartographie 4: Pôle Nord
Conférence sur un espace d’accélération du monde (la banquise, les hommes, les désirs et la dorsale de Lomonossov). Le Pôle Nord, c’est l’avenir. Le devenir du globe est en train de s’y jouer. Ce qui sera révélé ici sera la vérité. Nue. Brute. Particulièrement désespérante, inéluctable. Mais peut être aussi annonciatrice d’un nouveau monde à habiter et à inventer.
Lundi 22 novembre 2021
Cartographie 5: WOW!
Conférence sur nos possibilités de vivre ailleurs (le paradoxe de Fermi, l’équation de Drake et les petits hommes verts). Régulièrement, de nouveaux signes laissent apparaître que la terre ne sera un jour plus vivable. L’humanité devra donc partir. Les premiers signes extraterrestres et la découverte de plusieurs exoplanètes nourrissent quelques espoirs.
Mardi 23 novembre 2021
Cartographie 6: De la morue:
… et des questions vraiment très intéressantes qu’elle pose pour la compréhension de tout un tas de choses du monde d’aujourd’hui (Pêche, prédation, sexe, amnésie et pouvoirs en occident). Pendant plus de 5 siècles, la morue a façonné les paysages et la vie des êtres humains, alimenté un commerce triangulaire puissant, fondé le libéralisme et nourri les esprits et les ventres de millions d’êtres humains. Mais la morue n’est plus là.
Par exemple: Tarif jeune étudiant·e·x, apprenti·e·x, 16/25 ans: dès CHF. 8.-
Metteur en scène
Frédéric Ferrer était géographe avant de prendre la scène. Il a gardé de sa formation le goût des frontières et des frottements entre les disciplines. Il écrit les textes et la dramaturgie de ses spectacles après un "travail de terrain", de lectures et de rencontres avec des spécialistes, ce qui lui permet d’ancrer ses fictions à partir d’une source documentaire et/ou d’un espace réel. Ses dernières créations prennent la forme de conférences en solo ou de spectacles avec plusieurs interprètes, débats théâtralisés et absurdes façon COP21. À Vidy, entre 2020 et 2021, il a présenté les six Cartographies (conférences/performances) qui composent L’Atlas de l’Anthropocène.
Un programme de médiation scientifique de l’UNIL autour de L’Atlas de l’anthropocène de Frédéric Ferrer
Un programme de médiation scientifique de l’UNIL autour de l’Atlas de l’anthropocène de Frédéric Ferrer
Les lundi 8 et 22 novembre, après la performance de Frédéric Ferrer, un trio de spécialistes débattra des enjeux scientifiques soulevés lors de la cartographie en présence de l’artiste. Un système numérique participatif, accessible via smartphone, permettra au public de prendre part activement aux échanges entre l’artiste et les expert·e·s.
Lundi 8.11.2021
Daniel Cherix, professeur au Département d’écologie et évolution de l’UNIL et expert du groupe romand pour le suivi du moustique tigre; Valérie D’Acremont, infectiologue spécialiste en médecine tropicale et des voyages du Centre hospitalier universitaire vaudois, seront présents dans l’auditoire pour discuter de la présence du moustique tigre en Europe et notamment en territoire helvétique !
Lundi 22.11.2021
Marc Atallah, historien et philosophe de la sciencefiction au Centre des sciences historiques de la culture de l’UNIL; Gabriel Salerno, doctorant à l’Institut de géographie et durabilité de l’UNIL; Théodore Besson de l’EPFL et du Earth Space Technical Ecosystem interviendront pour discuter des enjeux et des questions liées aux discours catastrophistes et des exoplanètes.
De et avec
Frédéric Ferrer
Production
Vertical Détour
Partenaires
Domaine d’O - Chartreuse, Centre national des écritures du spectacle - Observatoire de l’Espace du Centre national d’études spatiales - Établissement Public de Santé de Ville-Evrard - Fondation Cartier pour l’art contemporain - Le Gallia Théâtre Cinéma - Théâtre des Îlets - Scène nationale d’Albi - Entente Interdépartementale de démoustication (EID Méditerranée) - Institut de recherche sur le développement (IRD Montpellier) - Institut Français, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes - A4 - Saint-Jean d'Angély - Derrière Le Hublot - Le Vaisseau, fabrique artistique au Centre de Réadaptation de Coubert - UGECAM Avec le soutien de Département de la Seine-Saint-Denis - Laboratoire Arts-Sciences du Centre National d’Études Spatiales - Département de Seine-et-Marne.
Avec le soutien de
Département de la Seine-Saint-Denis - Laboratoire Arts-Sciences du Centre National d'Études Spatiales - Département de Seine-et-Marne
Cela faisait longtemps que j’avais envie de faire quelque chose avec des lieux et des cartes. Et l’accélération actuelle du monde, l’anthropocène et le changement global, bouleversant les milieux et les hommes, excitent davantage encore mes envies d’explorateur. L’Atlas de l’anthropocène est né de ça. De mon envie de raconter des espaces.
L’Atlas de l’anthropocène est un recueil de cartographies des bouleversements du monde. Chaque cartographie est créée suite à un travail de terrain. Elle se nourrit d’enquêtes, de rencontres et d’échanges avec les « connaisseurs » de l’espace cartographié et des thématiques abordées. Chaque cartographie met donc en jeu un territoire. Chaque cartographie pose une question centrale non résolue. C’est ce que j’appelle la problématique axiale de la cartographie. La question est essentielle. Sans question, il n’y a pas de cartographie. Chaque cartographie développe un raisonnement par hypothèse. Et utilise, pour ce faire, un outil de présentation vraiment très efficace. Chaque cartographie propose aussi un moment particulier, que j’appelle souvent « l’échappée ontologique ». L’échappée ontologique n’est cependant pas systématique. Chaque cartographie apporte une ou des réponses à la question posée initialement. La réponse peut être une vraie réponse ou une nouvelle question. Mais quelque soit la réponse, il y en a une. Car une cartographie sans réponse n’est pas une cartographie. Chaque cartographie a une durée d’une heure. Mais c’est jamais facile de tout dire en une heure. Toutes les cartographies ont la même forme. Seul le contenu change (car le contenu est toujours en fonction de la question posée). La première cartographie a été créée en 2010. Le nombre total de cartographies de l’Atlas est à ce jour inconnu. On peut donc dire que l’Atlas de l’anthropocène est un projet en développement. Ou bien qu’il n’a pas de fin. - Frédéric Ferrer
Mes conférences ne sont pas écrites. Ce sont des formes orales, lors de chaque conférence j’improvise un discours. C’est là que je trouve mon pied: avec ces formes, c’est dans l’immédiateté et l’"ici et maintenant" jubilatoire de cette oralité à inventer chaque soir, et dans la dérive du raisonnement jusqu’à l’absurde.
Qu’est-ce que c’est, l’"Anthropocène"?
Frédéric Ferrer: L’Anthropocène est un mot qui a été proposé par Paul Crutzen, Prix Nobel de Chimie en 1995, afin de désigner la nouvelle ère géologique que connaît actuellement la Terre. Cette ère aurait débuté au XVIIIème siècle avec la révolution industrielle, et se caractérise par le fait que l’humanité est devenue le principal agent d’évolution de notre planète. Avec l’anthropocène, on peut donc dire que l’histoire des humains rencontre l’histoire de la Terre. Et ça, ça produit pas mal de choses nouvelles, que j’aime bien cartographier.
Et l’Atlas?
L’Atlas peut être au choix, un géant grec qui doit porter la voûte céleste sur ses épaules, des montagnes d’Afrique du Nord, la première vertèbre cervicale qui supporte la tête, ou un recueil de cartes. J’ai choisi la dernière option. Tout cela fait donc que ce que j’appelle l’Atlas de l’anthropocène, est en fait une entreprise théâtrale de cartographies des bouleversements monde actuel. Le nombre de cartographies de cet atlas est à priori assez important.
Que serait devenue la terre, sans l’homme?
Sans l’homme, et la femme, je n’en ai aucune idée. Ce que je sais, c’est que les lions et les éléphants ne brûlent pas les ressources fossiles, ne plongent pas dans le consumérisme, et n’ont pas de problème avec la croissance et la compétition économique, dont ils se foutent pas mal je crois. Et les autres espèces animales et végétales aussi. Donc sans l’être humain, forcément, ça chaufferait moins.
Trouvez-vous votre compte, en tant que comédien, dans ces conférences? jouez-vous encore un rôle? un personnage? un texte? Je ne me pose pas ces questions. En fait, je fais des conférences. C’est à dire que je suis devant un public et je tiens un discours sur un sujet particulier. Je ne cherche pas à jouer quelque chose. Juste je viens présenter un travail que j’ai mené autour d’une question qui se pose réellement, et qui m’importe, et qui n’a pas encore de réponse, ou une réponse qui fait débat, et moi je mène l’enquête, je vais sur le terrain, je rencontre des gens, j’émets des hypothèses, et quand je pense que j’ai trouvé une réponse, je décide de communiquer cette chose importante et essentielle que j’ai trouvé, pour la partager, pour la faire savoir, pour révéler une vérité. Non pas en tant que comédien ou personnage. Juste en tant qu’être humain. S’agissant du texte, comme tout bon conférencier, je n’en ai pas. Mes conférences ne sont pas écrites. Ce sont des formes orales, et lors de chaque conférence j’improvise un discours, à partir d’un raisonnement et d’un powerpoint qui sont eux bien précis. Et c’est là que je trouve mon pied, avec ces formes, c’est dans l’immédiateté et l’ "ici et maintenant" jubilatoire de cette oralité à inventer chaque soir, et dans la dérive du raisonnement jusqu’à l’absurde.
Que faut-il faire, dans l’immédiat?
Tout changer. Le système de développement adopté par l’humanité n’est pas bon. Et voilà!
-Propos recueillis par Pierre Notte pour le Théâtre du Rond-Point, 2016.
Accès transports publics
Depuis la gare de Lausanne
Depuis le bord du lac
Depuis la gare de Renens
Accès mobilité réduite
En voiture depuis l'autoroute
L’Université de Lausanne et ses sept facultés produisent des savoirs dans les domaines des sciences de la vie et de l’environnement et des sciences humaines et sociales. Ancrée dans son territoire, l’UNIL s’engage à comprendre et répondre aux enjeux et défis de notre temps.
www.unil.ch